Kyiv, le 17 septembre 2025

Chères lectrices, chers lecteurs,

Dans ma lettre du mois dernier, j’envisageais des vacances, les premières depuis la naissance de mon fils de 11 mois. Après vous l’avoir écrite, l’idée ne m’a plus quittée. Cette nouvelle lettre, je la rédige assise à la terrasse d’une maisonnette avec une vue magnifique sur les Carpates ! Depuis quelques jours, nous sommes ici avec Marian et ma mère. Dans un petit village de la région de Transcarpathie, éloigné des attaques, des sirènes et de mes pensées sombres. Les nuages sont épais et très bas, mais parfois le soleil est généreux. Les montagnes sont couvertes de forêts. Je suis heureuse.

On a tout organisé rapidement : j’ai trouvé sur Instagram un hébergement et maman s’est mise à chercher les billets de train – c’est toujours une sorte de chasse, car les billets pour aller à l’ouest (surtout dans les villes proches des frontières) sont vendus quelques minutes à peine après leur mise en ligne. Ma mère a même réussi à avoir un compartiment dans la voiture réservée aux familles ! Ce type de wagon n’existe que depuis un an, il est destiné aux parents avec des enfants de moins de 14 ans pour rendre leur trajet plus confortable.

J’ai adoré ce concept, nous étions entourées de femmes et de familles avec des bébés et des enfants, c’était vraiment rassurant de partir dans ces conditions, je ne me suis pas du tout sentie inquiète. Il y avait des jeux et des dessins sur les murs, une table à langer, une machine pour réchauffer les repas et un menu pour les petits. Je n’avais pas quitté mon quartier depuis deux ans et c’était le premier voyage de Marian, il découvrait tout intensément, moi je découvrais à nouveau.