Au dixième mois de la guerre entre Israël et le Hamas, les combats se poursuivent du nord au sud de l’enclave palestinienne assiégée, en particulier dans la ville de Gaza, vendredi 12 juillet. Le mouvement islamiste palestinien a notamment fait état de « plus de 70 frappes aériennes » dans l’ensemble du territoire palestinien.
Depuis le début de la guerre, 38 345 personnes sont mortes dans l’enclave palestinienne, en majorité des civils, selon le dernier bilan diffusé jeudi par le ministère de la santé contrôlé par le Hamas. Côté israélien, 1 195 personnes sont mortes – il s’agit aussi de civils pour la plupart – lors de l’attaque du Hamas, le 7 octobre 2023, d’après un décompte de l’Agence France-Presse (AFP) établi à partir de sources officielles israéliennes. Selon l’armée israélienne, 682 soldats israéliens ont été tués depuis.
Environ soixante corps ont été retrouvés vendredi dans deux quartiers de la ville de Gaza, a fait savoir la défense civile palestinienne. « Les équipes de la défense civile et des équipes médicales ont retrouvé environ soixante martyrs depuis que l’armée d’occupation israélienne s’est retirée ce matin de Tel Al-Hawa et d’Al-Sinaa », dans le sud-ouest de la ville, a affirmé son porte-parole, Mahmoud Basal. Il avait peu déclaré à l’AFP que quarante corps avaient été découverts.
Mahmoud Basal a également affirmé, vendredi matin, que de nombreuses maisons avaient été détruites dans ces quartiers et d’autres incendiées. « Il y a toujours des personnes disparues sous les décombres, auxquelles nos équipes ont du mal à accéder », a-t-il dit dans un communiqué. Sollicitée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas confirmé qu’elle s’était retirée de ces quartiers de la ville de Gaza.
La veille, la défense civile palestinienne avait déjà annoncé avoir exhumé environ soixante corps des décombres de bâtiments à Chadjaya, un autre quartier de Gaza, presque entièrement rasé, d’où l’armée israélienne avait cette fois officiellement annoncé mercredi soir s’être retirée.
Le Hamas a annoncé vendredi avoir proposé qu’un gouvernement indépendant formé de personnalités apolitiques dirige la bande de Gaza et la Cisjordanie une fois que les hostilités auront cessé.
« Nous avons proposé qu’un gouvernement non partisan et doté de compétences nationales dirige Gaza et la Cisjordanie après la guerre », a déclaré un membre du bureau politique du mouvement islamiste palestinien, Hossam Badran, dans un communiqué.
« L’administration de Gaza après la guerre est une affaire palestinienne interne ne devant souffrir aucune ingérence extérieure, et nous ne discuterons pas [de l’après-guerre] à Gaza avec une quelconque partie étrangère », a-t-il ajouté. Un dirigeant du Hamas ayant requis l’anonymat a néanmoins déclaré à l’Agence France-Presse que la proposition de ce gouvernement non partisan avait été présentée en accord « avec les médiateurs ».
Les négociations en vue d’un arrêt des combats dans l’enclave et de la libération des otages qui y sont retenus, conduites sous l’égide du Qatar, de l’Egypte et des Etats-Unis, se poursuivent à Doha et au Caire.
« Il s’agit de questions difficiles, complexes. Il y a encore des lacunes à combler. Nous faisons des progrès. La tendance est positive », a affirmé vendredi le président américain, Joe Biden.
L’ONG Amnesty International a, elle, une nouvelle fois appelé à la libération des otages détenus dans la bande de Gaza, après leur enlèvement le 7 octobre en Israël. « Le Hamas et les autres groupes armés doivent libérer immédiatement et sans conditions tous les otages civils », a-t-elle déclaré, rappelant que « la prise d’otages est un crime de guerre ». Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours retenues à Gaza dont 42 sont mortes, selon l’armée israélienne.
