Pour les météorologues d’Amérique du Nord et des Caraïbes, c’est le dénouement inespéré d’un angoissant feuilleton qui les aura tenus en haleine durant plus d’un mois : le gouvernement américain est revenu, au dernier moment, sur une décision potentiellement lourde de conséquences en matière de surveillance des ouragans, alors que la saison cyclonique bat son plein dans l’Atlantique Nord.
Les données collectées par trois satellites militaires américains, équipés de capteurs micro-ondes à très haute résolution permettant un suivi précis des phénomènes cycloniques, continueront d’être mises à la disposition des services météorologiques après la date butoir du 31 juillet. La transmission des données du Defense Meteorological Satellite Program (programme de satellites météorologiques de la défense) « ne sera pas interrompue », a annoncé la marine américaine dans un communiqué laconique daté du mercredi 30 juillet.
A la fin de juin, l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) – organisme sous la tutelle du gouvernement fédéral – avait semé la consternation parmi les scientifiques en annonçant soudainement la fin du partage de ces données satellitaires qu’elle recueille en partenariat avec le département de la défense. Le Pentagone avait invoqué de vagues questions de « cybersécurité » pour justifier cette décision, qui devait prendre effet le 30 juin, avant qu’un sursis d’un mois ne soit par la suite accordé. Et ce, alors que la saison cyclonique commence sa période la plus intense, qui correspond habituellement aux mois d’août et septembre dans l’Atlantique Nord, les Caraïbes et le golfe du Mexique.