Donald Trump a réclamé, mardi 8 octobre, l’ouverture d’une enquête à l’encontre de Richard Blumenthal, sénateur démocrate du Connecticut, après une audition houleuse au Sénat avec sa ministre de la justice, Pam Bondi. « Richard “Da Nang Dick” [en référence à la ville stratégique de Da Nang durant la guerre du Vietnam] Blumenthal, peut-être la plus grande “blague” du Sénat des Etats-Unis, est de retour ! », a écrit le président américain sur sa plateforme, Truth Social.

« “Dick” a menti jusqu’au milieu de sa carrière politique, convaincant tout le monde, en particulier les médias fake news, qu’il était un grand “héros de guerre” qui vivait au bord de la mort dans les jungles du Vietnam, a-t-il ajouté dans son message. Ce type ne devrait même pas être au Sénat américain. Il devrait y avoir une enquête et la justice devrait être recherchée. »

Sénateur du Connecticut depuis 2011, Richard Blumenthal, 79 ans, a bénéficié de cinq ajournements de service militaire pendant la guerre du Vietnam avant de s’engager chez les Marines en 1970. Il n’a jamais servi en Asie du Sud-Est, contrairement à ce qu’il a pu affirmer dans le passé. Mais les raisons de la colère du président républicain à l’encontre du sénateur pourraient être d’une autre origine. Richard Blumenthal, ancien procureur général du Connecticut, a été particulièrement pugnace, mardi, lors de l’audition au Sénat de la ministre de la justice américaine, Pam Bondi.

Avec d’autres élus démocrates, Richard Blumenthal accuse l’ancienne avocate de Donald Trump d’instrumentaliser la justice à des fins partisanes. Pam Bondi a notamment refusé de répondre à une question du sénateur Blumenthal, qui lui demandait si, la veille de l’inculpation de l’ancien directeur du FBI James Comey, qui avait mené l’enquête sur l’ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine de 2016, la ministre avait discuté de l’ancien patron du FBI avec le président lors d’un dîner à la Maison Blanche, photo à l’appui.

Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a pris des mesures punitives contre ceux qui s’opposent à lui, défiant des décennies de normes en politique américaine. En 2017, lors du premier mandat de Donald Trump, Richard Blumenthal a poursuivi le président en justice, soupçonnant une violation d’une clause de la Constitution américaine, qui interdit aux fonctionnaires d’accepter des cadeaux. L’affaire avait finalement été rejetée.