Il est aux alentours de 19 heures, lundi 22 septembre, et le bar The Beer District, dans le quartier de Westlands, à Nairobi, est plein comme un œuf. Pas une table de libre, pas un siège de disponible. Sur une estrade dressée en bout de salle, un jeune homme cintré dans un chic costume bleu discourt depuis une demi-heure sur la notion de consentement. Toutes les trois ou quatre minutes, il s’interrompt pour interpeller le public et faire défiler des slides de texte sur un écran fixé au mur.

« Vous savez quel est l’âge du consentement au Nigeria ?, demande-t-il.

– 16 ans, lance une femme à une table.

–  14 », propose une autre.

L’homme au costume secoue la tête :

« Non, l’âge du consentement au Nigeria, c’est 12 ans ! »

Un léger frisson parcourt la salle et, durant une poignée de secondes, l’excitation de la soirée retombe malgré les verres de bière alignés sur les tables.

Mutua Mutuku, l’homme sur la scène, est un jeune avocat kényan, spécialisé dans la protection des données. Auparavant, il a disserté sur la question du consentement des patients en médecine, cité Thomas d’Aquin (1225-1274), John Locke (1632-1704) et les articles de la Constitution kényane sur le mariage et les données privées. Quand il explique qu’en matière de relations sexuelles, « le silence ne signifie pas dire oui », les femmes du bar applaudissent.

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