Treize membres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principale formation d’opposition, sont inculpés depuis mardi 7 octobre notamment pour « complot contre l’autorité de l’Etat », ont affirmé jeudi leur avocat et leur parti à l’Agence France-Presse (AFP). Plusieurs arrestations de membres de l’opposition ont eu lieu ces derniers mois en Côte d’Ivoire, où le climat politique est tendu, notamment à cause du rejet par le Conseil constitutionnel des candidatures des principaux opposants, dont le président du PDCI, Tidjane Thiam.

« Au total, treize personnes ont été arrêtées et ont été déférées mardi devant la cellule d’enquête spécialisée dans la lutte antiterroriste. Elles sont accusées de complot contre l’autorité de l’Etat et de troubles à l’ordre public, a déclaré à l’AFP leur avocat, Sosthène Touré. On les accuse d’être impliquées dans l’organisation de la marche interdite du 4 octobre et de préparer des actions subversives. » Il précise que parmi elles, une personne semble avoir été arrêtée par erreur, n’étant apparemment pas membre du PDCI. L’avocat Jean-Chrysostome Blessy, député du PDCI, a confirmé à l’AFP l’inculpation de treize personnes.

Deux partis d’opposition, le PDCI et le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), de l’ancien président Laurent Gbagbo (2000-2011), avaient annoncé la tenue d’une marche, le 4 octobre, « pour la démocratie, la justice et la paix ». Interdite par les autorités pour cause de « risques élevés de trouble à l’ordre public », elle a été reportée à samedi. Les autorités ont par ailleurs annoncé, la semaine dernière, l’interdiction des marches et meetings qui contestent les décisions du Conseil constitutionnel. Les candidatures de MM. Thiam et Gbagbo ont été rejetées par cette institution car les deux hommes sont radiés de la liste électorale, le premier pour des questions de nationalité et le second pour une condamnation pénale.

L’opposition critique également la possibilité qu’Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, puisse effectuer un quatrième mandat, l’estimant contraire à la Constitution. La Loi fondamentale ivoirienne prévoit un maximum de deux mandats, mais le Conseil constitutionnel estime qu’avec la nouvelle Constitution adoptée en 2016, le compteur des mandats présidentiels a été remis à zéro.

« On veut embastiller tous nos militants pour qu’on ne puisse pas faire les marches, pour qu’on ne puisse pas contester le quatrième mandat, complètement illégal et inconstitutionnel », a dénoncé Jean-Chrysostome Blessy. Les autorités ont assuré que toutes ces interpellations n’ont aucun lien avec l’appartenance politique et que les personnes arrêtées font l’objet de procédures d’enquête régulières.

Quatre candidats d’opposition sont qualifiés pour affronter Alassane Ouattara : l’ex-ministre du commerce Jean-Louis Billon, dissident du PDCI, deux anciens compagnons de route de Laurent Gbagbo en rupture avec lui – son ex-épouse, Simone Ehivet Gbagbo, et l’ex-ministre Ahoua Don Mello –, et enfin Henriette Lagou, déjà candidate en 2015.

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