Elle, de droite ? « J’aurais l’impression de trahir ma nature profonde », campait Marine Le Pen, en décembre 2024, auprès du Monde. A choisir, elle se situait plutôt « au centre » : « On est moins à droite que la droite sur les questions économiques et moins à gauche que la gauche sur l’immigration : il n’est pas tout à fait fou de dire qu’on a une position centrale. » A défaut de trahir sa nature, la députée du Pas-de-Calais est désormais prête à la forcer pour accéder au pouvoir.
Dans la foulée du président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, la cheffe de file de l’extrême droite a ouvert la voie, mercredi 8 octobre, à un « accord de gouvernement » si une nouvelle dissolution n’offrait à son parti qu’une majorité relative. Une main tendue qui, dans les faits, ne tenterait que des élus Les Républicains (LR) sans égard pour ce qu’il reste encore du cordon sanitaire qui, jadis, séparait la droite de l’extrême droite.
Pour l’instant, le RN se garde bien de préciser les contours de son entreprise de débauchage. Le parti n’a pas tranché les grandes lignes d’un futur accord, ni la possibilité – ou non – pour les ralliés de rester dans le groupe LR, ni le seuil à compter duquel Jordan Bardella ouvrirait les négociations – de « quelques » sièges manquants, selon les uns, à près de 60, pour le vice-président du RN, Sébastien Chenu.