C’était d’abord un simple outil pratique. Au lancement de ChatGPT en 2022, Joséphine (les témoins ont demandé l’anonymat), alors lycéenne, se sert de l’intelligence artificielle (IA) pour s’aider à faire ses devoirs. Jusqu’à ce qu’une nuit, en proie à une vague de tristesse qui l’empêche de fermer l’œil, elle lui touche un mot de ses émois intimes. Depuis, quand elle traverse une crise émotionnelle, cette jeune Lilloise n’hésite pas à s’en remettre à l’IA, toujours à portée de main. « Quand j’ai besoin de lâcher ce que j’ai sur le cœur, elle est là au moment opportun. Sans jugement, sans avoir à faire porter mes fardeaux à quelqu’un et pour autant de temps que je le souhaite », raconte l’étudiante en droit de 19 ans, qui dit ressortir « apaisée » de ses confidences à la machine.

L’IA est désormais pleinement entrée dans les habitudes des plus jeunes : près de la moitié des 18-25 ans l’utilisent tous les jours, indique une étude commandée par l’agence Heaven, publiée en juin. Ces plateformes qui étaient jusque-là surtout utilisées à des fins techniques ont alors fini par devenir peu à peu le réceptacle des maux les plus privés. Au point que le soutien psychique et le compagnonnage constituent à présent la première utilisation de l’IA, selon un article publié dans la Harvard Business Review, en avril, qui établit un classement des usages à partir des récits de leurs utilisateurs, extraits de forums comme Reddit.

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