Démissionnaire le lundi, « remissionné » le vendredi. Emmanuel Macron a choisi de reconduire comme premier ministre Sébastien Lecornu, vendredi 10 octobre, quatre jours après avoir accepté sa démission, malgré les mises en garde venues de son camp et l’hostilité des oppositions.
L’ancien ministre des armées a, lui, consenti « par devoir » de rempiler à Matignon, qu’il n’a d’ailleurs jamais quitté physiquement. S’il promet de « tout faire pour donner un budget à la France pour la fin de l’année », il a posé ses conditions. Elles ont été acceptées par le chef de l’Etat, qui « donne carte blanche au premier ministre », a assuré, vendredi soir, son entourage, aussi bien sur « les négociations » sur le fond avec les partis politiques que sur « les propositions de nominations ».
Tirant les conclusions des tractations des dernières semaines, Sébastien Lecornu s’engage désormais à mettre dans le débat parlementaire « tous les dossiers évoqués pendant les consultations menées ces derniers jours ». Y compris, donc, la très controversée réforme des retraites, dont le Parti socialiste (PS) a fait un point dur de la négociation. « C’est une question de confiance vis-à-vis de nos interlocuteurs », précise son entourage.