La vague ChatGPT date-t-elle d’il y a un an, six mois, ou même un peu moins ? Si personne ne le sait vraiment, les enseignants s’accordent à dire qu’ils ne l’ont pas vue venir. Et pourtant, elle a bel et bien recouvert l’ensemble des niveaux de lycée, et même parfois ceux du collège, en remettant profondément en question la façon d’enseigner.
Face à cette révolution, l’éducation nationale a d’abord semblé regarder ailleurs, avant de développer, au printemps, un discours plus volontariste, imposant notamment une séance de formation aux intelligences artificielles (IA) pour tous les élèves de 4e et de 2de en cette rentrée. Chez les élèves, ChatGPT a fait son chemin de lui-même. Mais chaque enseignant aborde l’IA avec sa sensibilité, ses connaissances, ses méthodes et ses habitudes, parfois très ancrées. Quel est donc l’état du dialogue entre enseignants et élèves ?
Certains professeurs ne parlent tout simplement pas d’IA durant leurs cours, ce qui s’explique notamment « par le poids des habitudes, cette dépendance au sentier qui fait que les choses bougent lentement », juge l’enseignant de philosophie en lycée Pierre Fasula, qui donne cours à Reims. D’autres ont tout simplement du mal à se mettre à la page. « J’ai 57 ans, et je ne suis clairement pas la chips la plus craquante du paquet sur l’informatique, admet en riant Dominique Cazals, qui enseigne la physique-chimie à Decazeville (Aveyron). Pour l’instant, je laisse mes collègues plus capés s’en saisir. »