Le principal opposant en Guinée-Bissau, l’ancien premier ministre Domingos Simoes Pereira, ne figure pas parmi les candidats autorisés à se présenter à l’élection présidentielle du 23 novembre, selon une liste provisoire incluant le chef de l’Etat sortant, Umaro Sissoco Embalo, et publiée lundi 13 octobre par la Cour suprême.
M. Pereira dirige la coalition d’opposition Pai-Terra Ranka, qui regroupe une dizaine de formations politiques, dont le PAIG, parti historique ayant mené à l’indépendance de la Guinée-Bissau, dont il est également le chef.
Cette coalition, dont il est la tête de liste, avait à la fin de septembre déjà été exclue des élections législatives, prévues en même temps que la présidentielle, par la même juridiction en raison notamment du dépôt tardif de son dossier.
« La coalition n’a aucune personnalité juridique. Elle n’est pas reconnue en tant que telle » par la cour, a expliqué lundi à la presse Eduardo Sanca, un responsable du PAIG. Un recours introduit par Pai-Terra Ranka a été rejeté.
La Cour suprême a retenu une liste provisoire de douze candidats pour le scrutin du 23 novembre, selon le communiqué publié lundi. Sur quatorze dossiers présentés, douze ont été validés, dont ceux du président Embalo et d’un ancien président, José Mario Vaz (2014-2019). Un candidat s’est désisté.
La liste définitive des candidats doit être publiée par la Cour suprême avant le 23 octobre. M. Pereira était le 19 septembre revenu d’un exil de neuf mois pour se présenter à la présidentielle.
Cet adversaire de longue date du président Embalo – dont il a été le rival à la dernière présidentielle, en 2019, lors d’une élection contestée – est poursuivi par la justice et était en exil car il disait craindre pour sa vie.
Le PAIG avait largement remporté les dernières législatives de 2023, gagnant 54 sièges sur 102 à l’Assemblée et forçant le président Embalo à une cohabitation tendue. M. Embalo avait dissous le Parlement acquis à l’opposition en décembre 2023, trois jours après des affrontements armés qu’il a présentés comme une tentative de coup d’Etat. L’opposition emmenée par M. Pereira considère que le mandat de M. Embalo, investi le 27 février 2020 pour un mandat de cinq ans, a expiré.
Ancienne colonie portugaise d’Afrique de l’Ouest, la Guinée-Bissau a connu depuis son indépendance quatre putschs réussis (le dernier en 2012), dix-sept tentatives et une valse des gouvernements.