Le ministre de la défense israélien, Israel Katz, a affirmé, mercredi 15 octobre au soir, que son pays reprendrait les combats dans la bande de Gaza si le Hamas ne respectait pas l’accord de cessez-le-feu, estimant que celui-ci n’avait pas rendu toutes les dépouilles d’otages. « Si le Hamas refuse de respecter l’accord, Israël, en coordination avec les Etats-Unis, reprendra les combats et agira pour une défaite totale » du mouvement palestinien, a indiqué un communiqué de son bureau.

Le Hamas avait affirmé plus tôt avoir remis à Israël toutes les dépouilles d’otages auxquelles il avait pu accéder. Le mouvement islamiste continue de déclarer qu’il compte « honorer l’accord » sur Gaza et rendre les corps des otages décédés, a dit à des journalistes, mercredi, un haut responsable américain, sous le couvert de l’anonymat.

Aux termes de l’accord du cessez-le-feu conclu entre le Hamas et Israël sur la base du plan du président américain Donald Trump, le mouvement palestinien devait remettre tous les otages encore détenus à Gaza, vivants et morts, dans les soixante-douze heures suivant la cessation des hostilités, soit au plus tard à 11 heures locales, lundi (10 heures à Paris).

Le Hamas a bien libéré dans les temps les vingt otages vivants, mais il n’a pour l’instant remis que neuf dépouilles de captifs sur les vingt-huit retenues à Gaza : quatre lundi soir, trois mardi et deux mercredi – l’identité de ces deux derniers corps n’ayant pas encore été confirmée. « Nous avons rempli notre engagement au titre de l’accord en remettant tous les prisonniers israéliens vivants, ainsi que les corps auxquels nous avons pu accéder, a-t-il assuré. Quant aux dépouilles restantes, leur récupération et extraction nécessitent des efforts considérables et un équipement spécial. »

Accusant le mouvement palestinien de jouer la montre et de violer l’accord de cessez-le-feu, le ministre de la sécurité intérieure et figure de l’extrême droite israélienne, Itamar Ben-Gvir, a de nouveau demandé, mercredi, au premier ministre, Benyamin Nétanyahou, de couper totalement l’aide humanitaire pour Gaza.

Plus tôt, la radio-télévision publique israélienne KAN avait présenté comme imminente la réouverture du passage de Rafah au sud de la bande de Gaza, crucial pour l’afflux de l’aide humanitaire qui attend du côté égyptien. Mais il est resté fermé jusque-là.

Les Nations unies (ONU) ont exhorté Israël à ouvrir « immédiatement » tous les accès de l’enclave à l’aide humanitaire. « Nous voulons que tous [les] points de passage soient ouverts et que l’accès soit totalement libre », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP), au Caire, le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher. « Nous voulons que cela se fasse maintenant, dans le cadre de l’accord » de cessez-le-feu, a dit M. Fletcher, soulignant « l’urgence totale » de la situation et la nécessité de « livrer de l’aide à grande échelle ». Fin août, l’ONU avait déclaré une famine dans plusieurs zones de Gaza, ce que conteste Israël.

L’Etat hébreu autorise actuellement l’acheminement de l’aide humanitaire essentiellement par le passage de Kerem Shalom (au sud de la bande de Gaza), mais les organisations humanitaires se plaignent des lenteurs administratives et des contrôles de sécurité.

Selon l’ONU et l’Organisation mondiale de la santé, Israël a permis ces derniers jours l’entrée d’aide humanitaire et médicale, notamment de gaz de cuisine, pour la première fois depuis mars, ainsi que des tentes supplémentaires pour les déplacés, des fruits frais, de la viande congelée, de la farine ou des médicaments.

Mais dans la bande de Gaza, des habitants affamés interceptent régulièrement les camions d’aide pour voler et stocker de la nourriture, ce qui empêche une distribution ordonnée vers les communautés les plus touchées, souligne une source humanitaire.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas contre l’Etat hébreu, le 7 octobre 2023, l’armée israélienne a mené une offensive qui a ravagé la bande de Gaza, provoqué un désastre humanitaire et fait des dizaines de milliers de morts. L’attaque du mouvement palestinien a entraîné, du côté israélien, la mort de 1 221 personnes, en majorité des civils, selon un nouveau bilan établi par l’AFP à partir de données officielles, après l’identification de deux dépouilles d’otages. Dans l’enclave, la campagne de représailles israélienne a fait 67 938 morts, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la santé du Hamas, jugés fiables par l’ONU.

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