Dans le maelstrom politique de ces deux derniers mois, il est l’un des rares rescapés de l’instabilité ministérielle. Au milieu des nouveaux visages de la société civile ou des parlementaires débauchés, Gérald Darmanin fait figure de dernier poids lourd macroniste encore présent au gouvernement. Contrairement aux autres ministres d’Etat du gouvernement de François Bayrou (décembre 2024-septembre 2025) – Elisabeth Borne (éducation nationale), Manuel Valls (outre-mer) ou Bruno Retailleau (intérieur) –, l’élu du Nord a été conforté au ministère de la justice par le couple exécutif.

Sa présence dans le gouvernement Lecornu II – au cinquième rang protocolaire – défie pourtant toutes les règles édictées par le premier ministre, Sébastien Lecornu, pour renouveler le casting gouvernemental, après la bévue de l’équipe Lecornu I. « Celles et ceux qui entreront au gouvernement devront s’engager à se déconnecter des ambitions présidentielles pour 2027 », avait prévenu le locataire de Matignon. Malgré sa loyauté affichée envers le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, et son compagnonnage de longue date avec Sébastien Lecornu (qui fut son témoin de mariage), Gérald Darmanin a dû mener une campagne active pour obtenir son immunité. « En politique, on est amis jusqu’à un certain point », ironise un ministre.