Des juges d’instruction parisiens ont renvoyé en procès, pour blessures involontaires, le géant du nucléaire Areva, depuis devenu Orano, suspecté d’avoir une part de responsabilité dans l’enlèvement en 2010 de cinq Français par Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) près de la mine d’uranium d’Arlit, au Niger, a appris l’Agence France-Presse, de sources proches du dossier, dimanche 19 octobre.

Confirmant une information du quotidien Le Parisien, ces sources ont déclaré qu’Areva serait prochainement jugé pour « blessures involontaires par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence et de sécurité imposée par la loi ou le règlement, ayant entraîné une incapacité totale de travail pendant plus de trois mois ». L’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel date du 26 septembre.

De son côté, Areva ne souhaite pas commenter, a fait savoir l’avocate du groupe français, Marion Lambert-Barret, à l’AFP.

« Il est inacceptable de constater que, malgré les nombreux avertissements portés à la connaissance d’Areva, rien n’a été sérieusement mis en œuvre pour protéger les salariés sur les sites », a réagi Olivier Morice, avocat de l’un des anciens otages, Pierre Legrand, qui avait porté plainte en 2013.

Areva est suspecté d’avoir sous-évalué le risque d’attaques de l’organisation AQMI contre le site minier et de ne pas avoir instauré des mesures de sécurité adaptées pour l’ensemble des salariés.

Dans la nuit du 15 au 16 septembre 2010, cinq Français, Françoise et Daniel Larribe, Pierre Legrand, Marc Féret et Thierry Dol, un Malgache, Jean-Claude Rakotoarilalao, et un Togolais, Alex Awando, avaient été enlevés à Arlit par des hommes armés. Après cinq mois de captivité, le 25 février 2011, Françoise Larribe, malade, avait été libérée avec les salariés malgache et togolais. Les quatre derniers otages avaient été délivrés le 29 octobre 2013, après 1 139 jours de détention dans le désert sahélien.

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