Un gendarme ivoirien a été tué par « des tirs d’arme à feu » dans le sud du pays, tandis qu’un manifestant est décédé après une course-poursuite dans le centre-ouest, des régions en proie à des blocages ponctuels de l’opposition, a-t-on appris lundi 20 octobre de sources officielles.
Le climat politique est tendu en Côte d’Ivoire à cinq jours de la présidentielle : l’opposition dénonce notamment l’exclusion de ses deux principaux candidats, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, et appelle à des manifestations que le pouvoir a interdites, arguant de risques de troubles à l’ordre public.
Lundi, avant l’aube, un sous-lieutenant de l’escadron d’Agboville (sud) « a perdu la vie au cours d’une mission commandée de patrouille de sécurisation », a indiqué la gendarmerie nationale dans un communiqué.
« Alors qu’il progressait avec les gendarmes sous ses ordres sur l’axe Agboville-Azaguié, la patrouille a essuyé des tirs d’arme à feu à 500 mètres de la localité de Grand Yapo », a ajouté la gendarmerie qui précise que l’officier « atteint à l’épaule et à l’abdomen » a succombé à ses blessures. La gendarmerie n’a pas précisé l’identité des auteurs de cette embuscade.
Dimanche, un homme interpellé lors du démantèlement de barricades sur l’axe Daloa-Issia (centre-ouest) est décédé « d’essoufflement » après avoir été évacué à l’hôpital, a annoncé lundi le procureur de la République près le tribunal de première instance de Daloa. « Une enquête est ouverte pour déterminer les causes de sa mort », a-t-il ajouté.
Des mouvements de protestations sont sporadiquement observés depuis une semaine dans quelques localités du pays, notamment le sud et l’ouest, des zones où l’opposition était historiquement forte.
Plus de 700 personnes ont été arrêtées dans le pays, certaines pour des actes assimilables à des « actes de terrorisme », selon le procureur, Oumar Braman Koné, et une trentaine condamnée à trois ans de prison pour troubles à l’ordre public. La semaine dernière, une autre personne a été tuée par balles dans une manifestation à Bonoua (sud) par des individus non identifiés, selon la police.
Quatre candidats d’opposition sont qualifiés pour affronter le président sortant Alassane Ouattara : l’ex-ministre du commerce Jean-Louis Billon, dissident du PDCI ; deux anciens compagnons de route de Laurent Gbagbo en rupture avec lui, son ex-épouse Simone Ehivet Gbagbo et l’ex-ministre Ahoua Don Mello ; et enfin Henriette Lagou, déjà candidate en 2015.