Un bout de terrain vide, en Géorgie. Un lopin de terre constructible, dans la vallée de Pankissi, au pied des montagnes qui marquent la frontière avec la Tchétchénie. C’est à partir de cet espace vierge – au théâtre on dirait un « plateau dénudé » – qu’Imago nous fait fantasmer le pays natal du réalisateur, qui se trouve de l’autre côté. Au-delà, ce documentaire, filmé comme du cinéma direct, remue la terre des rêves enfouis.

Déni Oumar Pitsaev, né en 1986 en Tchétchénie, est le personnage principal de son premier long-métrage, dévoilé en mai à la Semaine de la critique, à Cannes, et récompensé de l’Oeil d’or. L’histoire d’un homme débarquant en Géorgie, dans le but, peut-être (adverbe capital), de s’y installer. Il y rencontre sa famille éloignée, renoue avec ses parents, sa mère puis son père lui rendant visite, chacun son tour (ils sont séparés depuis longtemps). Le frêle quadragénaire a quelque chose de meurtri dans le regard, et son sourire viendra souvent au secours de ses réponses évasives. Il nous émeut, et ce n’est pas le moindre charme d’Imago, où l’essentiel des dialogues s’évapore dans les points de suspension – non sans humour, d’ailleurs.

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