L’opposant algérien Fethi Ghares, figure de la gauche laïque, a été condamné mardi 21 octobre à deux ans de prison ferme, notamment pour « outrage au président de la République », a rapporté à l’Agence France-Presse (AFP) son avocat, Abdelghani Badi.

Fethi Ghares a été condamné par le tribunal de Hussein-Dey, près d’Alger, à « deux ans de prison ferme, après des déclarations concernant le président de la République », a précisé Me Badi, qui a annoncé un recours en appel. M. Ghares reste en liberté provisoire jusqu’au jugement en appel.

L’opposant a aussi reçu une amende de 300 000 dinars (1 982 euros), a précisé sur sa page Facebook Fetta Sadat, une autre avocate de M. Ghares. Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet. Fethi Ghares était poursuivi pour « outrage à corps constitué » et « propagation de fausses informations susceptibles de porter atteinte à l’ordre et à la sécurité publique », selon cette avocate.

Dans une vidéo postée sur sa page Facebook après l’ouverture du procès le 14 octobre, M. Ghares a précisé qu’on lui reprochait d’avoir critiqué le président Abdelmadjid Tebboune lors d’une rencontre avec des médias où il avait annoncé une révision de la loi électorale et des partis. Ses déclarations lui avaient valu d’être arrêté le 29 septembre à son domicile.

M. Ghares a été condamné et emprisonné à plusieurs reprises ces dernières années, généralement pour des critiques à l’égard de M. Tebboune. Il avait été arrêté fin août 2024, peu avant l’élection présidentielle du 7 septembre, pour « outrage au président Tebboune ». En première instance, il avait été condamné à un an de prison ferme en janvier, une peine confirmée en appel le 21 mai. Il s’est pourvu en cassation et a été laissé en liberté en attendant.

Arrêté et écroué fin juin 2021 pendant le Hirak, le mouvement pro-démocratie qui avait chassé du pouvoir l’ancien président Abdelaziz Bouteflika deux ans plus tôt, l’opposant avait été condamné en janvier 2022 en première instance à deux ans de prison. Il avait été libéré en mars 2022 après avoir bénéficié d’une réduction de sa peine en appel. Son parti, le Mouvement démocratique et social, très en pointe pendant le Hirak, a été interdit en février 2023.

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