Jusqu’à quel point les Etats-Unis peuvent-ils exercer une tutelle sur Benyamin Nétanyahou ? Depuis lundi 20 octobre, de hauts responsables américains ont multiplié les rencontres avec les dirigeants israéliens pour faire avancer le plan de paix à Gaza promu par Donald Trump et pour réduire les risques que M. Nétanyahou fasse dérailler le processus.
Après les représentants du président américain, Steve Witkoff et Jared Kushner, le vice-président, J. D. Vance, s’est entretenu, mercredi, avec le premier ministre et des hauts responsables, dont le chef d’état-major de l’armée. Le secrétaire d’Etat, Marco Rubio, devait, à son tour, arriver jeudi à Jérusalem afin de maintenir la pression. Avant de monter dans l’avion pour Israël, il a donné le ton en jugeant « contre-productif » le vote, par la Knesset, dans une lecture préliminaire, mercredi, d’une loi d’annexion de la Cisjordanie par l’Etat hébreu.
La séquence politique et diplomatique est inédite dans un pays où Donald Trump a acquis une immense popularité après avoir obtenu un cessez-le-feu et la libération des vingt derniers otages vivants contre la volonté du gouvernement israélien, arc-bouté sur sa stratégie guerrière. Israël semble être devenu « le 51e Etat américain », a résumé Israel Hayom, journal classé à droite, constatant que le pays « dépend désormais des Etats-Unis à un niveau jamais vu auparavant ». Ynet, le site du premier journal israélien, classé au centre droit, a usé d’un jeu de mots cruel parlant de « Bibi-sitting », mélange de « baby-sitting » et de « Bibi », le surnom de M. Nétanyahou, pour décrire la vassalisation de l’Etat hébreu.