La junte au pouvoir au Mali a annoncé dimanche 26 octobre au soir la suspension des cours dans les écoles et les universités du pays, à partir de lundi et pour deux semaines, à cause des difficultés d’approvisionnement en carburant dues à un blocus organisé par les djihadistes.

Les militaires ont également annoncé qu’à partir de dimanche et « jusqu’à nouvel ordre », des restrictions seront mises en place dans l’approvisionnement en carburant avec une priorité accordée à certains véhicules, selon un communiqué distinct du comité interministériel de gestion des crises et des catastrophes.

Sont concernés les « véhicules d’urgence dont les ambulances, les corbillards », les transports en commun, les bus interurbains et les camions gros porteurs « en plus des véhicules de l’Etat impliqués directement dans la gestion de la crise », selon le communiqué du comité interministériel qui cite douze stations retenues dans le district de Bamako. La même mesure sera appliquée « en cas de nécessité dans les régions, par les gouverneurs, poursuit le texte.

Depuis le mois de septembre, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaida, organise au Mali un blocus sur le carburant importé des pays voisins, qui perturbe fortement ce pays sahélien enclavé. Le groupe s’attaque aux camions-citernes de carburant venant notamment du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, par où transite la majorité des biens importés.

Selon le GSIM, le blocus est une mesure de représailles à l’interdiction par les autorités maliennes de la vente de carburant hors stations en milieu rural, où le carburant est transporté dans des jerricanes pour être vendu ensuite. La mesure avait pour but d’assécher les moyens d’approvisionnement des djihadistes, selon les autorités maliennes.

Depuis 2012, le Mali fait face à une grave crise sécuritaire. La junte, au pouvoir depuis deux coups d’Etat en 2020 puis 2021, peine à endiguer les attaques djihadistes sur le terrain.