L’Assemblée législative de transition au Burkina Faso a approuvé la dissolution de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), en place depuis plus de vingt ans et réclamée par le régime militaire, a déclaré, mardi 28 octobre, le ministre de l’administration territoriale, Emile Zerbo.
Depuis le coup d’Etat de septembre 2022, le Burkina Faso est dirigé par une junte militaire avec à sa tête le capitaine Ibrahim Traoré. Mi-juillet, le régime militaire avait adopté un projet de loi visant à dissoudre la CENI, jugée « budgétivore » et sujette aux « influences étrangères ». Mardi, l’Assemblée législative de transition a donc « adopté » cette loi, à l’unanimité.
« Il s’agit de refonder l’Etat, d’aller vers la rationalisation des institutions et de faire des économies sur les dépenses », a justifié M. Zerbo, précisant que son ministère sera désormais chargé de l’organisation des élections.
Créée en mai 1998 et mise en place en 2001, la CENI se revendiquait comme une structure « indépendante » chargée d’organiser les élections, depuis le retour au multipartisme, en 1991. Elle était composée de quinze commissaires issus des partis politiques et de la société civile, qui prêtent serment devant le Conseil constitutionnel.
La transition politique au Burkina Faso, enclenchée après le premier coup d’Etat en janvier 2022, devait initialement s’achever en juillet 2024 par des élections. Mais la junte du capitaine Ibrahim Traoré a finalement prolongé sa transition de cinq ans à la tête de ce pays miné par des violences djihadistes, qui ont fait des milliers de morts depuis près de dix ans.
Selon la charte de la transition, le capitaine Traoré pourra se présenter aux « élections présidentielles, législatives et municipales », qui doivent en principe être organisées au terme de ces cinq années.