Aurora (Joana Santos), son air doux, sa queue-de-cheval et sa frange, et son appareil à scanner les codes-barres. On connaissait le poinçonneur des Lilas, qui désespérait dans la chanson de Gainsbourg (1958), mais au moins celui-ci croisait-il des humains dans le métro. Au XXIe siècle, dans On Falling, de la cinéaste portugaise Laura Carreira, l’humanité est réduite à un court-bouillon de larmes. Les pickers ou préparateurs de commandes errent avec leur chariot, dans les allées d’un entrepôt, en périphérie d’une ville écossaise. Ils arpentent d’immenses hangars, récupèrent la marchandise qui sera ensuite livrée aux quatre coins de la planète.

Cela aurait pu faire un film social. Mais la cinéaste, née en 1994 à Porto, qui a déjà signé un court-métrage sur le travail précaire (The Shift, en 2020), créé ici un dispositif addictif. On fait connaissance avec une jeune immigrée portugaise que l’on ne va plus quitter.

On découvre Aurora un matin, empruntant le tourniquet bondé, au milieu d’anonymes, puis on la suit dans les rayons. Des bips, puis des silences, jusqu’au prochain scan. C’est comme une chasse aux œufs – car les pickers doivent dénicher le produit sur l’étagère au milieu de tout un tas d’articles –, mais sans le chocolat. Sauf quand on est l’employé de la semaine.

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