La frite n’a pas la patate, alors que, paradoxalement, elle n’a jamais été si enracinée en France. Selon le ministère de l’agriculture, les surfaces cultivées de pommes de terre s’étalent en 2025 sur près de 200 000 hectares, soit presque le double d’il y a dix ans. Mais les quelque 8,3 millions de tubercules espérés cette année vont surtout partir en usine pour finir en frites surgelées, inhumées dans de petits emballages cartonnés par les géants du secteur (le canadien McCain, les belges Clarebout, Agristo et Ecofrost).
Cette expansion est une défaite pour les gourmets. Certes, d’un point de vue diététique, les frites surgelées (souvent estampillées d’un Nutri-Score A), cuites au four sans ajout de matière grasse, sont moins caloriques que celles, artisanales, passées en friteuse. Mais en termes de goût et de texture, les bâtonnets surgelés ont la chair triste.