« En BEP [brevet d’études professionnelles], on m’a fait comprendre que, puisque j’étais handicapée, je ferais mieux de rester chez moi plutôt que de venir prendre la place de quelqu’un d’autre », confie Priscilhia Logis, 42 ans. La Guadeloupéenne n’a pas écouté le « conseil », puisqu’elle est aujourd’hui référente handicap au siège régional de France Travail, aux Abymes. En charge de la Guadeloupe et des îles du Nord (Saint-Martin et Saint-Barthélemy), la quadragénaire, au tempérament solaire, s’investit pleinement dans son poste. Et ce, malgré le spina-bifida myéloméningocèle, forme la plus sévère de cette maladie congénitale, caractérisée par une hernie de tissu nerveux qui émerge de la moelle épinière, dont elle est atteinte depuis la naissance.
Malformation de la colonne vertébrale, le spina-bifida affecte le système nerveux et concerne quelque 25 000 personnes diagnostiquées en France, et une quinzaine de naissances par an dans tout le pays. « C’est un handicap qui a un très gros impact physique. Sur une échelle de 1 à 10, je dirais 10, explique-t-elle. On ne voit que le défaut de marche, mais 80 % des effets sont invisibles. »