Criteo, spécialiste de la publicité en ligne fondé en 2005, avait été l’une des premières têtes d’affiche de la French Tech. Sa cotation, en 2013, au Nasdaq, le marché américain des valeurs technologiques, avait été perçue comme une fierté, celle de la reconnaissance internationale. « Plus nous aurons de Criteo, et plus nous aurons l’opportunité de faire émerger un Facebook ou un Google en Europe, et peut-être en France », professait Jean-Baptiste Rudelle, le cofondateur de la pépite, en 2016, dans un entretien au Figaro.
Le réveil est brutal. La firme a indiqué, mercredi 29 octobre, son intention de se domicilier au Luxembourg, avant de basculer, vraisemblablement, son siège social aux Etats-Unis. Criteo veut transformer en « vraies » actions ses titres qui s’échangent à Wall Street. Une « évolution naturelle », selon son président, Frederik van der Kooi, pour « réaliser pleinement les bénéfices » de la cotation américaine.
Cet exil, prévu au troisième trimestre 2026, est assorti d’une promesse de rester engagé dans « l’écosystème français », notamment à travers l’innovation sur l’intelligence artificielle. Mais vouloir profiter du crédit impôt recherche et des salaires modérés des ingénieurs à Paris, comparés à ceux de la Silicon Valley, tient plus du cynisme que du vote de confiance.