L’Académie française a décerné, jeudi 30 octobre, son grand prix du roman 2025 à l’autrice haïtienne Yanick Lahens pour son ouvrage Passagères de nuit (éd. Sabine Wespieser, 232 pages, 20 euros). L’élection a été très serrée : la lauréate a obtenu, au troisième tour, onze voix contre dix pour Pauline Dreyfus avec Un pont sur la Seine (Grasset, 208 pages, 19,50 euros). Le troisième finaliste était Alfred de Montesquiou avec Le Crépuscule des hommes (Robert Laffont, 384 pages, 22 euros).

Doté de 10 000 euros, le prix de l’Académie, dont la première édition remonte à 1915, devance de quelques jours ceux du Femina, qui sera attribué lundi, du Goncourt et du Renaudot, annoncés mardi, et du Médicis, prévu mercredi.

Yanick Lahens, 71 ans, succède ainsi au Franco-Vénézuélien Miguel Bonnefoy, qui avait remporté l’an dernier le prix avec Le Rêve du jaguar (Rivages), une saga familiale qui se déroule au Venezuela.

Née en 1953 à Port-au-Prince, elle est l’autrice de nombreuses œuvres (romans, essais, nouvelles…), et a obtenu le prix Femina en 2014 pour Bain de lune (éd. Sabine Wespieser). Dans Passagères de nuit, la romancière « rend un hommage d’espoir et de résistance à la lignée des femmes dont elle est issue », a commenté l’éditeur en présentant le roman.

« Toujours avancer sans se retourner » est le mot d’ordre de ces femmes, dont Elizabeth, née en 1818 à La Nouvelle-Orléans, et Régina, « née pauvre parmi les pauvres » en Haïti un demi-siècle plus tard. Yanick Lahens y raconte notamment l’effroyable réalité vécue par les « passagères de nuit » sur les bateaux négriers.

Ce prix récompense les éditions Sabine Wespieser, une petite maison indépendante qui publie depuis 2002 essentiellement des écrivains de langue française et a déjà obtenu plusieurs prix littéraires.

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