Le barrage hydroélectrique de Nachtigal, au centre du Cameroun, n’est-il pas l’allégorie du « biyayisme », cette construction monolithique et dysfonctionnelle bâtie autour de la personne de Paul Biya ? L’indéboulonnable président de la République, 92 ans, dont 43 ans au pouvoir, dans un pays où l’âge médian est de 18 ans, a été réélu, lundi 27 octobre, pour un huitième mandat, selon des chiffres officiels fortement contestés par son rival, Issa Tchiroma Bakary.

En gestation depuis des décennies, le barrage était prometteur, dimensionné pour couvrir 30 % des besoins énergétiques du pays. Mais, tout comme le régime du président le plus âgé du monde, il est au bord du gouffre, victime d’une gouvernance gérontocratique déliquescente.

L’ouvrage hydroélectrique est bien là, barrant les chutes de Nachtigal, ainsi dénommées en mémoire de Gustav Nachtigal (1834-1885), Reichskommissar (« commissaire impérial ») chargé d’asseoir la colonisation allemande au Cameroun et au Togo. Les sept groupes de turbines, d’une capacité de 420 mégawatts, sont en ligne. Mais depuis l’inauguration de l’édifice en juillet 2023, il n’y a pas de câbles, ou presque, à la sortie, pour transporter l’énergie produite jusqu’aux domiciles des Camerounais ou faire tourner les usines.

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