Un Feydeau à la folie irradiante à Sceaux, La Flûte enchantée version Cédric Klapisch à Saint-Etienne, une Nuit du cirque qui essaime en plusieurs centaines de lieux, l’irrésistible mélo burlesque de Bigre de retour à Paris : novembre offre de multiples occasions de sorties culturelles ou divertissantes.
THÉÂTRE
Une représentation chirurgicale que n’enrobe aucun flou : portée par une mise en scène qui expédie par-dessus bord la psychologie, le sentimentalisme et les approches moralistes, la tragi-comédie de Molière prend dans l’étau de ses mâchoires une certaine idée de la liberté. Elle porte un nom : Célimène (Mélodie Richard), la femme que convoite Alceste (Eric Elmosnino). Le face-à-face des deux acteurs s’organise dans un espace découpé par une longue paroi qui pivote sur elle-même. Au recto, le portant des robes de l’héroïne. Au verso, un assemblage de blocs de verre, façon écran cathodique géant. Ce mur est une fin de non-recevoir. Il n’y a pas de conciliation possible entre les partis en présence. A qui offrir sa sympathie ? Faut-il condamner la radicalité d’Alceste ou admirer son intégrité ? Doit-on blâmer la mondanité de Célimène ou louer son indépendance d’esprit ? Georges Lavaudant ne tranche pas entre victimes et coupables, femmes opprimées et hommes prédateurs. Il opte pour l’échappée dans l’art, c’est-à-dire le théâtre, ses nerfs, ses os et ses muscles. J. Ga.