Cécile Guilbert va vite, écrit beaucoup, impressionne par la diversité de ses curiosités intellectuelles, comme en témoigne sa belle bibliographie, de Saint-Simon ou l’Encre de la subversion (Gallimard, 1994) à l’anthologie Ecrits stupéfiants. Drogues et littérature d’Homère à Will Self (« Bouquins », 2019). C’est une lectrice insatiable et une femme de passion : une femme pressée, pourrait-on dire aussi, qui semble tourner les pages – celles qu’elle écrit, celles qu’elle lit, celles peut-être qu’elle vit – sans trop se soucier de regarder en arrière.

Son nouveau livre, Feux sacrés, constitue alors une pause dans ce mouvement perpétuel : le récit autobiographique et bilan provisoire d’une vie marquée par les deuils, inauguré tandis qu’une forme de mélancolie la saisit devant un feu de cheminée, à l’heure des anniversaires, quand revient novembre, ses duretés d’automne, ses souvenirs souvent cruels. L’allègre écrivaine, qui a connu les fêtes new-yorkaises et les « folies françaises » chères à Philippe Sollers (1936-2023), son premier éditeur et mentor, se propose ainsi de livrer une part plus secrète de sa personnalité, en racontant l’histoire de sa drôle de famille, bourgeoise et bohème avant l’heure, qui compte de fortes figures mais où elle est toujours demeurée comme « une enfant unique au milieu d’adultes en crise ».

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