En cette soirée de la mi-octobre, une foule compacte se presse à l’intérieur d’un local de vétérans de l’armée, à Waterville, dans le Maine. Tout le monde n’a pas pu entrer, les quelque 200 retardataires se massent devant une enceinte sur le parking, malgré le froid mordant des nuits dans le Nord-Est états-unien. Certains ont fait plus d’une heure de route pour venir écouter l’homme de 41 ans qui tient le micro, pull à capuche, barbe mal taillée et cheveux ébouriffés.

Graham Platner, ancien militaire d’infanterie, reconverti dans l’ostréiculture, aspire à devenir le nouveau sénateur démocrate du Maine. Il ne ressemble pas à l’homme politique washingtonien. Et c’est cela qui leur plaît.

Il existe un proverbe en politique américaine, « As Maine goes, so goes the Nation » (« comme va le Maine, va la nation »), hérité du XIXe siècle, quand l’élection du gouverneur annonçait invariablement le résultat de l’élection présidentielle. Le pouvoir de prescience de l’Etat s’est étiolé, mais la maxime est restée comme une fierté locale. Et elle retrouve de la substance ces derniers mois : tous les observateurs à la recherche de signaux faibles, un an après l’élection de Donald Trump, surveillent avec attention la drôle de sauce qui mijote dans la marmite du Maine.

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