« Certains me prennent pour une folle, d’autres sont gênés, et puis il y a ceux qui pensent que je suis serveuse », s’amuse Lucie Basch, cofondatrice de Too Good to Go, application de lutte contre le gaspillage alimentaire. L’entrepreneuse ne laisse jamais rien derrière elle, comme lors de cet immense « pince-fesses » qui avait réuni, à l’automne 2022, des hommes et des femmes politiques, des chefs d’entreprise et des écrivains entre les murs de l’ancien monastère cistercien d’Asnières-sur-Oise (Val-d’Oise). A l’ordre du jour de ces Entretiens de Royaumont : « Partager la valeur », « Etre sobre, et vivre aussi ! », autant d’honorables thématiques autour desquelles se presse un gotha ultramondain qui vient partager son entre-soi à 50 kilomètres de Paris.
Les nombreux convives peuvent discuter sobriété devant un buffet surdimensionné, puis vient « le temps d’un after dans la salle de billard », se souvient Maxime de Rostolan, entrepreneur écologiste. Les commensaux s’égaillent hors de la salle de réception, laissant Lucie face à un monceau de mets raffinés à l’abandon. La soirée de réseautage se termine pour la jeune femme et se mue en soirée de sauvetage. Elle réquisitionne trois personnes, remet la nourriture dans les contenants et, sous les regards étonnés de l’assemblée, « elle fait distribuer tout ce qui allait être jeté. Son engagement contre le gaspillage est total, raconte Rostolan, ami de l’entrepreneuse. Cela vient de ses tripes ».
 
 


