Les victimes de violences sexuelles, de discriminations et de harcèlement moral sont en forte hausse, mais sont très peu nombreuses à porter plainte, selon l’enquête « Vécu et ressenti en matière de sécurité », publiée vendredi 31 octobre par le service statistique du ministère de l’intérieur (SSMSI).
L’évolution la plus marquante en 2023 concerne « la hausse du nombre de personnes se déclarant victimes de violences sexuelles », détaille l’étude, menée avec l’Insee. En 2023, 325 000 personnes ont déclaré avoir été victimes de violences sexuelles physiques (viols, tentatives de viol, etc.), soit une hausse de 20 % par rapport à l’année précédente. Le nombre de victimes de violences sexuelles dites « non physiques » – harcèlement sexuel, exhibition, etc. – a augmenté de 14 % en 2023, soit 1,621 million de personnes.
Les femmes ont une probabilité cinq fois supérieure à celle des hommes de se déclarer victimes de violences sexuelles. Selon l’enquête, la majorité d’entre elles ne portent pas plainte : 6 % des victimes de violences sexuelles physiques et seulement 2 % des « non physiques ». Les raisons les plus fréquentes invoquées sont que « cela n’aurait servi à rien », que l’atteinte n’est « pas assez grave », ou encore que le témoignage n’aurait pas été « pris au sérieux » par la police ou la gendarmerie.
Le nombre de personnes déclarant avoir subi des discriminations (en raison de l’origine, du sexe, de la religion, etc.) connaît également une augmentation importante, avec + 17 %, soit 1,959 million de personnes. Les immigrés et leurs descendants, ainsi que les personnes en situation de handicap, sont ceux qui déclarent le plus souvent subir des faits de discrimination.
Des hausses significatives sont également observées pour les violences physiques (+ 7 %), les menaces (+ 12 %), les injures (+ 6 %) et le harcèlement moral (+ 6 %). Là encore, les victimes sont très peu nombreuses à porter plainte.
« Les dépôts de plaintes sont plus élevés pour les atteintes aux biens qu’aux personnes », note également l’étude. Les vols ou tentatives de vol de voiture bondissent de 31 %, ainsi que les cambriolages ou tentatives (14 %).
L’enquête, qui mesure les faits de délinquance et l’insécurité ressentie, a été réalisée entre février et mai 2024 auprès d’un échantillon de 200 000 personnes majeures, en France métropolitaine, à la Martinique, la Guadeloupe et la Réunion. La Guyane et Mayotte ne sont pas incluses dans l’étude en raison de freins méthodologiques, liés notamment à des difficultés de recensement, d’accès aux adresses et de couverture Internet.
 
 


