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Accessoires indispensables pour les dormeurs au sommeil perturbé, auxiliaire précieux pour les amateurs de concerts, ou les travailleurs en environnement bruyant, les bouchons d’oreilles ont nettement évolué ces dernières années. Les modèles en cire ont été supplantés par les bouchons en mousse, qui partagent l’affiche avec des modèles en silicone, et plus récemment les écouteurs à électronique active. Nous avons testé treize modèles puisés dans ces trois grandes familles, possédant chacune leurs avantages et leurs limites, en réalisant des mesures acoustiques détaillées. Puis nous avons confié les meilleures à un panel d’utilisateurs, car les oreilles et les conduits auditifs des uns et des autres varient beaucoup.
Un modèle se dégage du lot : les Mack’s Slim Fit en mousse, qui allient une très bonne isolation à un bon confort. Du côté des modèles en silicone, nous avons retenu les Loop Dream, au confort royal. Pour les bouchons à électronique active, les Soundcore Sleep A30 constituent une solution coûteuse, certes, mais très convaincante aux oreilles de certains testeurs.
Malgré leur taille plus réduite que la moyenne, ce qui les rend particulièrement plaisants pour des petites morphologies d’oreilles, les Mack’s Slim Fit affichent une isolation phonique très réussie, l’une des meilleures parmi les bouchons d’oreilles. Très souples et doux, ils n’atteignent vraiment leurs limites qu’avec des utilisateurs aux conduits auditifs assez larges, cas de figure où l’atténuation sonore sera moins importante.
Clivants, les 3M 1100 sont assez volumineux, et ne sont pas les plus souples de notre sélection, mais ils sont parfaitement adaptés aux morphologies les plus larges. Ces caractéristiques font que ces bouchons impressionnent en matière d’atténuation du son. Ce sont les modèles en mousse les plus convaincants pour atténuer les basses fréquences, par exemple les ronflements. Bémol : ils ne sont pas du tout taillés pour les petites oreilles.
Bien plus chers que les bouchons classiques, les Sleep A30 de Soundcore exploitent les avancées technologiques dont bénéficient les récents écouteurs Bluetooth. Suffisamment fins et confortables pour être utilisés en dormant, ils ne bénéficient pas d’une isolation passive excellente. À l’inverse, ils sont plus efficaces que les autres face aux sons graves, et peuvent diffuser des sons afin de masquer les autres bruits. Pas pour tout le monde, mais pratiquement imbattables lorsqu’on dort à côté de quelqu’un qui ronfle. Un avant-goût de l’avenir.
Portés par une structure souple entourée de silicone, et par deux types d’embouts livrés en plusieurs tailles, les Loop Dream font l’unanimité en matière de confort. Ils sont nettement plus confortables que tous les modèles en mousse que nous avons testés. Très simples à insérer, pas trop intrusifs, largement adaptés au sommeil en position latérale, ils cochent à peu près toutes les cases. Autre atout du silicone : on peut les utiliser des dizaines de fois avant de les remplacer, contre deux ou trois fois pour les modèles en mousse. L’isolation parvient quant à elle à rester d’un bon niveau, malgré une performance en retrait face aux meilleurs bouchons en mousse, en particulier dans les basses. À utiliser dans les environnements de bruit modéré.
Rédacteur spécialisé dans l’audio, une grande partie de mon activité consiste à tester des produits de cet univers : casques Bluetooth, écouteurs, enceintes, éléments Hifi. Je collabore régulièrement avec les sites Les numériques, ONmag et Clubic. En plus de mon activité de testeur, je suis un utilisateur régulier de bouchons d’oreilles. Ces accessoires me sont utiles en tant que protection auditive, en concert ou dans des environnements extérieurs trop bruyants, mais également pour favoriser l’endormissement de manière occasionnelle.
Ce banc d’essai s’est à ce titre effectué à la fois sous un aspect objectif et subjectif. Un aspect objectif tout d’abord, à travers des mesures réalisées à partir d’une tête dédiée et soumise à différents bruits, à chaque fois reproductibles à l’identique. Ce protocole va de pair avec de nombreux essais « sur le terrain », à commencer par votre serviteur. Je me considère comme doté d’oreilles situées dans la moyenne, puisque mes canaux auditifs ne sont ni étroits ni vraiment larges, et que je supporte tous les types d’écouteurs et de bouchons.
L’universalité n’existant pas en matière de morphologies, et encore moins en termes d’habitude de port, nous avons fait intervenir plusieurs personnes en tant que testeurs, une demi-douzaine de dormeurs aux profils variés : hommes et femmes ; conduits auditifs plus ou moins larges ; dormeurs souffrants d’insomnies et/ou simplement très sensibles au bruit ; difficulté à l’endormissement et/ou au maintien du sommeil ; expositions à différents types de bruits.
Ces essais ont été réalisés à chaque fois sur plusieurs nuits, et ont été complétés par un test pratique contrôlé de quelques minutes, grâce à des enceintes placées dans la pièce. L’idée est ici de reproduire divers environnements sonores (travaux proches ou lointains, ronflements, bruits de circulations, etc…), afin de tester les écouteurs sur une base identique.
Apparus au début du 20ème siècle dans un cadre militaire, popularisé dans le monde du travail à partir des années 1940, pour enfin se démocratiser auprès de la population dans les dernières décennies, les bouchons d’oreilles sont avant tout associés au concept de protection auditive.
Le grand public peut en avoir besoin dans les transports en commun, métro ou train de banlieue par exemple, et surtout durant les concerts. Le port de bouchons d’oreilles y est selon nous obligatoire, les niveaux sonores étant rarement acceptables. D’une manière générale, il serait conseillé de toujours garder sur soi (sans les avoir dans les oreilles) des protections auditives.
Mais c’est chez les travailleurs confrontés à de fortes intensités sonores qu’on les retrouve le plus souvent. Un ouvrier utilisant un marteau-piqueur ou un technicien de l’aviation recherchent tous les deux une atténuation maximale du bruit. Ils sont également employés par les musiciens exposés aux sons pendant de très longues sessions. Ceux-ci peuvent n’avoir besoin que d’une réduction de quelques décibels du son, mais d’une réduction aussi importante dans les basses et les aigus afin de ne pas créer de déséquilibre tonal. D’autres cas plus spécifiques existent, notamment dans le domaine des armes à feu.
Mais une protection auditive n’est pas le seul usage des bouchons d’oreilles. Leur aptitude à limiter l’intensité sonore peut aussi servir pour limiter les nuisances, pour se concentrer par exemple, ou pour favoriser le sommeil. Il est évident que les ronflements du conjoint, le bruit de la rue sous les fenêtres, ou la fête que donne le voisin à l’étage au dessus, ne sont pas assez importants pour impacter la santé auditive. Dans ces cas-là, le but sera de ramener l’intensité sonore au minimum, en se rapprochant autant que possible du silence.
• De l’importance du sommeil
Inutile d’enfoncer trop longtemps cette porte ouverte, le sommeil est crucial, bien au-delà de ce que nous pourrions intuitivement imaginer. Diverses études montrent ainsi qu’une dette chronique de sommeil, liée aux nuits trop courtes, ou de mauvaise qualité, peut favoriser l’apparition de troubles psychiques (anxiété, dépression, problème de concentration et d’attention), mais également de troubles physiologiques : augmentation du risque d’accidents cardiovasculaires, perturbation du métabolisme, etc…
15 % à 20 % de la population française serait atteinte d’insomnies, 9 % environ de cette part (donc entre 1 % et 2% de la population totale) souffrant d’une forme dite sévère, parfois très invalidante au quotidien. S’il existe de nombreux facteurs déclenchants ou entretenant l’insomnie, nous nous concentrerons ici uniquement sur le bruit en tant que cause première. Les insomnies sévères résultant dans leur immense majorité d’autres causes, souvent de facteurs combinés. Elles peuvent aussi être le symptôme d’autres problèmes de santé.
• La nature du bruit
Les choses seraient trop faciles si les dormeurs n’étaient confrontés qu’à un type de bruit. Néanmoins, un dormeur précis sera généralement dérangé par un type de bruit précis. Parmi les grands classiques se trouvent donc les ronflements du partenaire, le bruit de la circulation ou d’une rue un peu trop animée, ou encore des voisins trop bruyants.
Ces différents sons se distinguent par leur intensité, par leur répétitivité, ainsi que par les fréquences mises en jeu. Cela a son importance, puisque l’oreille humaine n’est pas un microphone. Certains sons, comme la pluie ou le vent dans les feuilles, peuvent ainsi être perçus comme non-dérangeants voire favorisant l’endormissement. À l’inverse, une voix même lointaine garde le cerveau en alerte. Les bouchons ne filtrent pas toutes les fréquences de la même façon, et ne sont donc pas égaux selon les situations.
• Avec modération
Nous avons de plus en plus l’habitude de porter des embouts dans le conduit auditif, en particulier avec l’essor inarrêtable du genre True Wireless, les écouteurs Bluetooth se plaçant dans une boîte de charge. Si cette insertion n’est pas dangereuse en soi, tout du moins, aucune étude sérieuse ne l’atteste, elle n’est jamais anodine.
En effet, obstruer le canal auditif gêne le mécanisme naturel de l’évacuation du cérumen. Cette sécrétion cireuse a pour fonction d’éviter l’assèchement du canal, tout en jouant un rôle antibactérien et antifongique. Le cérumen est expulsé de l’oreille par un mécanisme naturel, ainsi que par un léger rinçage (filet d’eau tiède en prenant une douche). Une obstruction prolongée du canal peut justement altérer ce bon fonctionnement, créant un excès de cérumen, et par conséquent des bouchons, plus difficiles à évacuer naturellement.
Les bouchons de cérumen entraînent des conséquences diverses : pertes auditives plus ou moins marquées, acouphènes (sensation de sifflement ou de bourdonnement dans l’oreille), légère perte d’équilibre, douleurs ou sensations désagréables. Autant de symptômes peu souhaitables, qui certes ne sont pas définitifs mais handicapants. Les bouchons légers peuvent se dissoudre avec des sprays dédiés, mais nécessitent parfois l’intervention d’un médecin ORL.
Dans le cas de notre sélection, nous avons personnellement, ainsi que deux de nos testeurs, expérimenté ce désagrément. Plusieurs modèles sont plus pénétrants que d’autres, et ont tendance à pousser les accumulations de cérumen vers le tympan. Ces accumulations, qui s’évacuent en temps normal, sont venues dans un cas générer de légers acouphènes, qui disparaissaient néanmoins en quelques minutes après avoir retiré le bouchon, et dans les autres cas, diminuer légèrement la perception des aigus. Si ces bouchons ont pu être dissous via un simple spray, il faut garder en tête que cela peut être plus sérieux.
Aucune étude poussée n’a malheureusement été effectuée concernant la durée maximale d’utilisation journalière des bouchons d’oreilles, d’autant que plusieurs facteurs rentrent en compte, mais un constat s’impose : il faut porter le moins possible ces accessoires. Si malheureusement un dormeur n’a pas d’autre choix que de les mettre chaque nuit, il est plus que conseillé de ne pas les utiliser en journée, et de ne pas utiliser d’écouteurs de type True Wireless avec embouts. Tournez-vous si nécessaire vers des casques circum-auriculaires (coussinets qui entourent les oreilles), ou vers des écouteurs ouverts, qui ne s’insèrent pas dans le conduit auditif.
• Le cas particulier des acouphènes
Il existe un cas assez spécial, quoique pas rarissime, qui peut en apparence paraître insoluble : celui d’une personne confrontée au bruit mais souffrant également d’acouphènes permanents. Ce phénomène peut avoir plusieurs degrés d’intensité, mais est dans la majorité des cas incompatibles avec des bouchons classiques. Le silence créé par ces derniers amplifie la sensation de sifflements ou de bourdonnement.
Pour de tels utilisateurs, seuls les écouteurs générant des bruits de masquage peuvent constituer une solution, car ils viennent à la fois de couvrir les sons extérieurs et les bruits dits subjectifs (acouphènes).
Le terme bouchons d’oreilles est assez générique : il cache une grande diversité de produits. Sans tomber dans une description encyclopédique, nous pouvons déjà distinguer trois grandes familles : mousse, silicone et électronique.
Le concept d’isolation apportée par les écouteurs en mousse ou en silicone est assez simple, il nécessite de bloquer de manière physique le son avant son arrivée au tympan. Il faut pour cela obstruer le canal auditif avec un embout fait d’un matériau suffisamment dense pour absorber l’énergie des sons, mais suffisamment souple pour ne pas être désagréable ni créer des résonances, ce qui pourrait alors amplifier certains sons. Cette méthode est généralement peu coûteuse, éprouvée, mais pas forcément efficace partout. En effet, l’atténuation peut être très prononcée dans les aigus et dans les médiums (ce qui inclut les voix), mais bien plus faible voire inexistante dans les basses. Si cette méthode appelée isolation passive est la plus répandue, deux autres technologies sont apparues plus récemment : l’annulation active, et le masquage. Toutes deux nécessitent l’intégration d’un haut-parleur et d’une électronique associés.
• Bouchons en mousse
Famille la plus abordable, mais également la plus éprouvée, et de loin la plus répandue, les bouchons d’oreilles en mousse exploitent l’isolation passive dans son sens le plus strict : une pièce tubulaire ou légèrement conique voire concave, se calant assez profondément dans le conduit auditif. Ici, pas de matériau avancé, mais une certaine science du dosage partagée entre différents constructeurs. La mousse est plus ou moins poreuse, plus ou moins souple et compacte, la largeur plus ou moins importante, le revêtement externe plus ou moins doux, etc.
La densité de la mousse, combinée à l’obstruction du conduit, ainsi qu’à la longueur de ladite obstruction, vient atténuer très fortement la plupart des sons aigus, ainsi que les voix et, dans certains cas, les basses. Pour les basses fréquences, l’un des points clés est la longueur de l’insert, ce qui malheureusement va de pair avec l’inconfort possiblement ressenti.
Pas vraiment intuitive, cette insertion requiert un petit temps d’adaptation. L’opération nécessite de pincer le bouchon afin de réduire son diamètre et le rigidifier, puis l’insérer peu à peu dans le conduit en suivant son orientation, si nécessaire via de légères torsions, et bloquer le tout pour qu’il ne ressorte pas. La mousse retrouve sa forme d’origine après quelques secondes ou quelques dizaines de secondes, scellant par ce biais le conduit auditif.
Les bouchons en mousse exploitent tous le même principe, mais ne sont pas totalement universels. Les différents diamètres impliquent que certains produits sont plus adaptés aux larges conduits, et inversement.
Le défaut principal des bouchons, outre leur insertion, réside dans leur côté jetable. Les mousses ne se nettoient pas vraiment, il faut donc jeter les bouchons après quelques utilisations (2 ou 3 grand maximum) seulement. Au-delà, il existe un risque réel d’infection, bactérienne ou fongique. Fort heureusement, les bouchons en mousse sont généralement disponibles en pack de 10 paires et plus, à des tarifs contenus.
• Bouchons en silicone
Plus chers que les modèles en mousse, les embouts en silicone existent en de nombreuses formes et affichent différents degrés d’insertion. Cela permet de naviguer entre des embouts intrusifs mais isolants, et des modèles bien plus confortables mais uniquement adaptés aux faibles nuisances.
Contrairement aux bouchons en mousse, les créations en silicone ne sont pas de simples blocs monolithiques. Ils s’appuient sur un principe d’embout simple ou multiple (empilés les uns sur les autres), montés autour d’un cœur assez souple, parfois associé à une partie externe permettant à la fois d’optimiser l’isolation et faciliter l’extraction. Le silicone n’a pas le même pouvoir de rétractation et de dilatation que la mousse, c’est pourquoi plusieurs tailles sont généralement proposées, soit pour le produit dans son ensemble, soit pour les embouts seulement. En optant pour la bonne taille, et en plaçant parfaitement ces bouchons dans le conduit, le niveau d’isolation peut se rapprocher de celui des bons bouchons en mousse, mais reste légèrement en retrait.
L’autre différence fondamentale avec les bouchons en mousse se retrouve sur la durabilité. Les embouts en silicone ne sont pas immortels, mais taillés pour de nombreuses utilisations, à condition d’être régulièrement nettoyés. Il n’y a pas de règles absolues sur ce point. Des fabricants spécialisés comme Alpine recommandent généralement de ne pas aller au-delà des 100 utilisations. Pour le nettoyage, nous conseillons de rester sur des solutions simples, avec produits non nocifs pour la peau et les muqueuses (savon ph neutre), suivi d’un bon rinçage à l’eau et d’un séchage. Sauf contre-indication, les appareils de désinfection à UV, adaptés aux smartphones, sont également utilisables ici.
Contrairement aux bouchons en mousse, les bouchons en silicone ne sont pas tous adaptés à un sommeil sur le côté. Les parties externes en plastique, dépassant du creux de l’oreille, sont vite inconfortables, car elles viennent appuyer l’ensemble contre le cartilage de l’oreille. Mais rassurez-vous, le modèle en silicone que nous avons retenu parmi nos lauréats est compatible avec le sommeil latéral.
• Modèles actifs
Plus récents, bien plus chers, plus élaborés, mais pas forcément supérieurs, les bouchons de sommeil dits actifs font entrer en jeu des mécanismes plus complexes que la simple isolation passive, mais ils ne fonctionnent pas tous de la même façon. L’unique point commun de tous ces modèles est la présence de haut-parleurs et d’une électronique associée. Certains se comportent comme des appareils conçus pour bloquer les sons grâce à une isolation active, d’autres sont uniquement capables de masquer les nuisances extérieures en émettant des bruits de fond. Certains cumulent ces deux fonctions, parfois même en y ajoutant des fonctionnalités classiques d’écouteurs Bluetooth (écoute musicale). L’intérêt de ces produits, bien plus chers que les simples bouchons, vient de leur confort supérieur, dû à leur faible intrusivité dans l’oreille, ainsi que par cette approche différente du traitement du bruit, plus efficace dans certaines situations.
. Les modèles à réduction de bruit active
Isoler les basses fréquences implique généralement que les embouts pénètrent profondément dans le conduit, mais pas ici. Les bouchons à réduction de bruit active prennent le problème à l’envers, et préfèrent annuler le son. Le principe réside dans l’utilisation de microphones, qui analysent le bruit ambiant afin de renvoyer le son symétriquement opposé dans les haut-parleurs.
Ce procédé, à présent mature, a surtout l’avantage d’être plus efficace que l’isolation passive dans les basses fréquences, ainsi que dans une partie des médiums.
. Les modèles avec sons de masquage
Autre procédé électronique : les bruits sont masqués par des sons neutres que les écouteurs lisent, ou par des pistes audio préchargées. Bruits de nature divers, boucles apaisantes… L’idée est ici de couvrir les sons indésirables, ou de détendre l’utilisateur pour favoriser l’endormissement.
Certains écouteurs haut de gamme, comme les Soundcore Sleep A30, utilisent simultanément des sons de masquage et la réduction de bruit active.
• Quels bouchons pour quelle situation ?
Nous l’avons évoqué plus haut, la simple notion de bruit est un peu vague. Dans l’idéal, il faudrait évidemment opter pour les écouteurs les plus isolants. Mais justement, aucun modèle n’est parfait à tous les niveaux et, surtout, n’est parfait pour tout le monde. Nous avons évidemment procédé à des mesures, mais celles-ci ne sont qu’indicatives, car elles sont effectuées sur une tête dédiée qui ne reflète pas la complexité des différentes morphologies. Cela est particulièrement vrai dans les basses fréquences, pour lesquelles une même référence de bouchons est passée selon les testeurs de « ils atténuent assez bien les basses, assez pour que cela apporte un mieux » à « il y a peut-être une différence, mais vraiment très faible ».
Ici nous pouvons relever trois généralités. Premièrement, l’atténuation des aigus est bonne, avec les trois types de bouchons d’oreille, mais le meilleur résultat est atteint avec les bouchons en mousse. Deuxièmement, les résultats sont plus divers avec les médiums (voix), mais une approche en force, plus intrusive, fait généralement là-aussi la différence. Ainsi, les meilleurs bouchons en mousse parviennent à tirer leur épingle du jeu, en particulier sur les voix féminines.
Troisièmement… la performance dans les basses est plus imprévisible, mais les bouchons en silicone ne sont plus aussi performants que les meilleurs bouchons en mousse, qui eux-mêmes ne peuvent rivaliser avec les appareils électroniques disposant d’un mécanisme de réduction de bruit actif bien conçu. Les performances de chaque modèle sont toutefois difficiles à évaluer de manière absolue, trop de paramètres rentrent en jeu pour est allé aux 3M 1100, suivi par les Huffbio. Pourtant, ces derniers sont moins efficaces en pratique que les Mack’s.
Cette atténuation est mesurable, mais des creux apparaissent toujours. À ce titre, les modèles à réduction de bruit active s’en sortent généralement un peu mieux, parce qu’ils parviennent à réduire davantage les sons impulsionnels, les fameux « boum boum » de l’enceinte du voisin par exemple. « S’il faut uniquement parler de réduction de bruit, les meilleurs sont pour moi les bouchons en mousse car ils fonctionnent bien dans toutes les situations. Mais dans certains cas, on comprend que l’isolation passive peut avoir besoin d’un petit coup de pouce ».
Ainsi, les modèles les plus isolants d’une manière générale restent les bouchons en mousse, mais les modèles actifs, en l’occurrence les Soundcore Sleep A30 (les seuls que nous ayons gardés dans notre sélection), tirent leur épingle du jeu dans au moins deux situations : une meilleure élimination de certains sons basses fréquences ; la possibilité de masquer les sons passant à travers les mailles du filet. Dans notre cas personnel, la seule réelle nuisance vient des ronflements du conjoint. Les bouchons en mousse sont déjà assez efficaces, mais les Soundcore parviennent à davantage « lisser » le son, et l’ajout d’un bruit de fond vient le diluer encore davantage. Tromper l’oreille est donc plus pertinent dans certains cas que de tenter d’isoler toujours plus un son qui ne sera jamais totalement annihilé.
Dans le cas de bruits moins forts, les bouchons en silicone comme les Loop Dream sont souvent un meilleur choix, puisqu’ils isolent déjà assez bien, et sont surtout confortables et simples à insérer dans l’oreille. Les références à double ou triple embout conservent la simplicité d’insertion, mais sacrifient en partie le confort pour améliorer l’atténuation. Un choix à faire selon les situations, aucun format n’est parfait.
Lister l’ensemble des protections auditives disponibles serait évidemment impossible tant ce marché est vaste, même en se bornant à des modèles adaptés aux dormeurs, c’est-à-dire avec une structure souple, ou un corps rigide mais ne dépassant pas du creux de l’oreille. Nous nous sommes d’abord concentré sur les références de marques bien établies, en ajoutant des créations moins connues, mais présentes depuis plusieurs mois ou plusieurs années. Les quelques guides disponibles sur internet n’établissent pas de hiérarchie claire et définitive entre les nombreuses références.
L’un de nos objectifs a été de composer une certaine diversité. Premièrement en incluant d’autres produits que les classiques bouchons en mousse, d’autre part en multipliant les formats et tailles. À partir des différents guides et avis d’utilisateurs sur les sites marchands, nous avons retenu une première sélection de 20 bouchons en mousses et 10 en silicone. Nous avons rapidement réduit cette sélection à 8 bouchons en mousse, et 3 bouchons en silicone. Nous avons ajouté également à cette sélection deux écouteurs actifs, réduits à un seul exemplaire.
Nos évaluations se sont focalisées sur deux critères : l’isolation phonique et le confort. L’isolation est un critère mesurable, puisqu’elle peut être facilement effectuée grâce à une tête de mesure dédiée et à des enceintes générant des bruits spécifiques.
À ces mesures objectives s’ajoutent des tests de terrain, en confiant les différents modèles sélectionnés à un panel de testeurs. Ces derniers permettent de confirmer l’efficacité de cette isolation dans des cas pratiques auxquels ils sont confrontés, ainsi que de valider ou non leur côté confortable.
• Les mesures objectives
Dans le cadre de notre sélection, nous avons mis en place plusieurs protocoles. Le premier s’appuie sur un ensemble de mesures, effectuées avec le concours d’une paire d’oreilles artificielles, les MiniDSP Ears, du logiciel REW, et d’enceintes Kef Concerto Meta capables de reproduire les basses fréquences jusqu’à 36 Hz. La tête de mesure MiniDSP n’est pas aussi précise qu’un modèle haut de gamme de chez G.R.A.S ou Brüel & Kjær, notamment dans la simulation d’un conduit auditif, mais elle permet déjà de mettre en lumière l’efficacité des bouchons à différentes fréquences.
Notre protocole de test s’est effectué de manière assez classique, avec une première mesure d’un bruit rose (un son aléatoire dont l’intensité pour l’oreille paraît égale dans les graves, les médiums et les aigus) allant de 20 Hz à 20 kHz (bande passante de l’oreille humaine à 18 ans), permettant d’évaluer la performance globale des bouchons.
Ce test a été suivi de plusieurs pistes test à travers les enceintes : pleurs de bébé, en atténuant les hautes fréquences afin de simuler sa présence dans une autre pièce ; bruits de circulation en ville ; cabine d’avion ; discussion dans une autre pièce ; et bien sûr une boucle de ronflements. La tête de mesure a pour ces situations été utilisée en tant qu’enregistreur, afin de comparer la performance des différents bouchons d’oreilles à travers différents enregistrements d’une même piste.
Nous avons également invité trois de nos testeurs à réaliser des écoutes avec ces mêmes pistes, afin de donner un avis plus subjectif. Si cette méthode est plus empirique que la mesure, elle permet d’obtenir un ressenti assez fiable.
Surtout, et nous considérons cela comme la partie du test la plus importante, l’ensemble des six testeurs a pu essayer les différents bouchons pour une période totale s’étalant sur à peu près deux mois et demi. Notons que si les modèles en mousse ont pu être distribués en de nombreux exemplaires, les références en silicone n’ont pu être testées à chaque fois que l’espace de quelques jours, seulement un ou deux produits étant disponibles à la fois.
Si le concept d’indice de performance de bouchons d’oreilles n’est pas forcément parlant ni véritablement révélateur de leur efficacité pour favoriser le sommeil, des standards existent. Ces standards s’appliquent aux protections auditives en général, et en particulier dans le milieu professionnel.
Pour rappel, une puissance sonore est exprimée en dB (décibels), et ne fonctionne pas de manière linéaire mais logarithmique. Pour faire simple, doubler une puissance sonore ne signifie pas multiplier par les dB par 2, mais ajouter 3 au nombre de base. Un son deux fois plus fort que 80 dB est ainsi à 83 dB. Dans la même logique de progression, multiplier une puissance par 10 implique d’ajouter 10 dB. Un son à 93 dB est donc 10 fois plus fort qu’un son à 83 dB, et 20 fois plus fort qu’un son à 80 dB. On comprend alors aisément que si une réduction de bruit de 3 ou 6 décibels paraît faible, elle correspond déjà à une réduction par 2 ou par 4 la puissance sonore, et permet par conséquent de multiplier par 2 ou par 4 le temps d’exposition à un tel signal.
Toutefois, notre perception du son est encore différente. Ainsi, de manière empirique, un son réduit de 3 dB n’est pas ressenti par un utilisateur comme deux fois moins fort. Pour avoir une telle perception, il faut réduire l’intensité de 10 dB. On comprend dès lors que le concept de silence est assez relatif, à moins de pousser la performance au-delà de 30 dB de réduction, ce qui est possible dans les aigus (mais pas dans les basses).
En Europe, l’indice de réduction de bruit des bouchons d’oreilles est appelé SNR (Single Number Rating). Celui-ci est exprimé en dB, et suit la norme européenne ISO4869, qui couvre les différents types de protections auditives. Cet indice est parfois associé à un second indicateur plus précis, le HML (high, medium, low), qui donne non plus un nombre mais trois, à chaque fois associé à une gamme de fréquences : High pour les aigus (au-dessus de 2 kHz), Medium pour les médiums (entre 1 kHz et 2 kHz), et Low pour les basses fréquences (entre 63 Hz et 1 kHz).
Aux Etats-Unis, un autre indice existe, baptisé NRR (Noise Reduction Rating). Celui-ci est différent, puisqu’il ne s’appuie pas sur les mêmes tests. On considère que le SNR donne une valeur pertinente dans une situation réelle, quand le NRR affiche plus de variabilité. L’immense majorité des bouchons d’oreille indiquent soit le NRR, soit le SNR, parfois complété du HML.
Ces valeurs ne sont encore une fois qu’indicatives. En pratique, la morphologie de l’utilisateur, le positionnement des bouchons, le type de bruit, la position en dormant, sont autant de facteurs pouvant impacter énormément cette isolation phonique.
• L’évaluation subjective du confort
Nous l’avons déjà évoqué, mais les bouchons les plus isolants n’auront aucun intérêt s’ils ne sont pas adaptés à vos oreilles. Le problème est justement là : il y a autant de morphologies qu’il y a d’individus. Les conduits auditifs sont plus ou moins profonds, plus ou moins larges, et plus ou moins droits ou tortueux.
C’est pour cette raison que nous avons confié les différents modèles à un panel suffisamment significatif, puisque comportant à la fois des morphologies assez standards, et des morphologies plus particulières (sans être rares). L’une de nos testeuses s’éloigne ainsi largement de la norme, avec un conduit auditif très étroit. À l’inverse, un testeur, très habitué à porter des écouteurs, n’est satisfait qu’avec les tailles maximales d’embouts.
Les bouchons en mousse s’adaptent à la plupart des conduits grâce à leur côté expansif. Les canaux auditifs larges nécessitent des mousses larges, et les canaux auditifs étroits sont plus à l’aise avec des mousses très souples. Le reste est une question hautement subjective, qui dépend de la tolérance de chacun à la sensation d’intrusion. Justement, cette subjectivité s’est matérialisée par un rejet quasi-total (à deux exceptions près) de cette solution par une testeuse de notre groupe de test. « J’ai essayé toutes les mousses, mêmes les plus petites, je n’arrive jamais à être complètement satisfaite. La plupart ne restent pas en place. J’ai réussi à peu près à m’habituer aux Mack’s et aux Huffbio, mais ce sont bien les seuls, et je préfère les modèles en silicone ». Les autres testeurs n’ont jamais mis en avant un tel blocage, mais le processus d’insertion demeure une opération systématiquement décrite comme complexe, ou tout du moins peu intuitive.
Nos différents tests ont pu mettre en avant plusieurs constats. Premièrement, les embouts en mousse tiennent généralement mieux dans l’oreille. Deuxièmement, ils génèrent un bruit de frottement quand on dort sur le côté (frottement du tissu de l’oreille contre l’embout), mais ce bruit est moins dérangeant que sur les autres types de bouchons. Un de nos testeurs synthétise l’avis d’une petite majorité ainsi : « Ce n’est pas franchement le genre qui me plait le plus, je les sens un peu trop dans l’oreille et j’ai du mal à les insérer, avec toujours une sensation désagréable en les retirant au réveil ou pendant la nuit. Mais une fois que les bouchons en mousse sont en place, ils ne bougent plus du tout, et ils ne sont pas trop dérangeants si je colle ma tête contre l’oreiller ».
Concernant les bouchons en silicone, ainsi que les bouchons actifs, le problème est différent, puisque la profondeur d’insertion est moins importante, mais le matériau moins souple. Pour pallier cette caractéristique, une même référence est normalement proposée en deux tailles ou plus. Dans le cas d’embouts remplaçables, les marques intègrent plusieurs diamètres, voire plusieurs formes. Notons que certaines créations proposent même des embouts en mousse en plus des embouts en silicone.
Le confort des bouchons en silicone dépend alors énormément du format. Les modèles à simples embouts donnent une sensation d’intrusion limitée, ils sont plus agréables sur la durée, mais sont rarement synonymes de tenue parfaite. Ils nécessitent, en tous cas, de trouver une taille d’embout vraiment optimale. Un de nos testeurs décrit son expérience comme paradoxale. « Les embouts simples en silicone sont mes préférés, puisqu’ils isolent suffisamment pour mon usage, et sont plus confortables que les autres bouchons, moins intrusifs surtout. Par contre, ils tombent systématiquement de mes oreilles pendant la nuit ». Les bouchons à plusieurs ailettes, parfois appelés biflanges ou triflanges, s’insèrent plus profondément, ce qui est à double-tranchant. « Les bouchons en silicone avec plusieurs capuchons (embouts multiples) sont pour moi assez proches des bouchons en mousse sur le confort, ils sont à peu près aussi intrusifs. La seule réelle différence est qu’ils sont bien plus rapides à insérer ».
Les modèles actifs sont aussi diversifiés que les bouchons en silicone, mais ils intègrent toujours une structure (externe) rigide, contenant l’électronique embarquée (haut-parleur, circuit, batterie). Celle-ci est pensée pour les dormeurs latéraux, suffisamment fine donc, mais ne permet pas néanmoins de rivaliser avec les bouchons passifs. Pourtant, cette différence n’a généralement pas été bloquante. « Tout dépend de l’oreiller, mais lorsque celui-ci est suffisamment souple, je ne suis pas gêné par les Soundcore Sleep A30. Le seul petit défaut est surtout le bruit microphonique (bruits de frottements) ».
Plébiscités depuis de nombreuses années, les Slim Fit de Mack’s ne sont pas nécessairement les meilleurs en tous points, ni des bouchons faisant absolument l’unanimité, mais ils parviennent à créer un vrai consensus. Leur forme conique est suffisamment mince (mais pas la plus mince parmi ses concurrents) pour s’adapter à l’immense majorité des morphologies, leur souplesse est supérieure à la moyenne, et ils se révèlent assez doux, ce qui limite l’inconfort sur la durée.
Surtout, l’isolation phonique qu’ils procurent, à défaut d’être parfaite, est l’une des plus réussies, les classant second à cet exercice. Les hautes fréquences sont totalement sabrées, et les médiums suffisamment diminués pour ne pas être dérangeants. Pas de miracle dans les basses fréquences malgré un performance correcte, mais cela est le lot d’à peu près tous les embouts passifs. En pratique, difficile de trouver vraiment mieux, mis à part la réduction active. Notre test sous bruit rose les a classé second, derrière les 3M 1100, plus efficaces dans les basses. Justement, lorsque nous rentrons dans un test pratique comme les ronflements, ils perdent encore une place. Les Soundcore Sleep A30 atténuent bien mieux ce ronronnement, en dépit d’une isolation plus faible du souffle associé à ce ronflement.
Pour notre testeur le plus réfractaire aux bouchons en mousse, les Slim Fit sont les seuls vraiment convenables, avec les Huffbio Soft Foam : « Les Mack’s sont les seuls avec les Huffbio qui ne me donnent pas l’impression de repousser les parois de mon oreille. Je ne dirais pas qu’ils sont confortables dans mon cas, mais j’arrive à m’y faire, et je n’entends pratiquement pas les bruits de mon immeuble ».
Le seul testeur ayant un peu de mal avec cette référence a sans surprise une morphologie opposée. « Ils sont très confortables, mais j’ai toujours l’impression qu’ils vont ressortir. Finalement, je n’arrive jamais à bien sceller mon oreille. L’isolation des aigus est ok, mais tout le reste passe à travers. Je préfère largement les 3M 1100 ou les Moldex 7800 ». De fait, les Mack’s Slim Fit sont les meilleurs bouchons pour la majorité des gens, mais pas pour tout le monde.
Ce modèle est disponible en paquet de 10 paires et associé à une petite boite tubulaire (très pratique pour les déplacements), mais également à une boite de 50 paires.
Du genre classique mais éprouvé, les 3M 1100 sont des embouts en mousse conçus dans les règles de l’art, qui ne révolutionnent pas le principe. Moins universels que les Mack’s car plus larges et moins souples, ils se distinguent par deux critères.
Le premier ? La meilleure isolation que nous ayons constatée lors de nos tests. Ce point est assez remarquable, puisque l’optimisation des 3M s’effectue non pas dans les aigus, mais dans les basses et les médiums, où les 1100 parviennent à grappiller quelques précieux décibels par rapport à la concurrence. La densité de la mousse, sensiblement supérieure à celle des Mack’s Slim Fit, apporte un blocage assez notable des sons de basses fréquences. Cette performance n’est pas aussi élevée que sur les Soundcore Sleep A30, mais audible par rapport aux concurrents directs. Ainsi, ils se détachent légèrement des autres concurrents dans un cas comme les ronflements, du moins pour certaines personnes.
Deuxièmement, ces bouchons sont parfaitement adaptés aux larges conduits auditifs. « Je ne pense pas que ce soient les plus confortables, la mousse manque un peu de souplesse, mais ils conviennent mieux à mon oreille que les Mack’s. L’isolation est clairement meilleure dans mon cas » nous indique notre testeur aux conduits auditifs les plus larges.
Cette caractéristique en amène évidemment une autre : ils rebutent une partie des utilisateurs. Trop intrusifs, ou tout simplement impossibles à insérer dans les oreilles. Leur côté clivant ne doit pas occulter le fait qu’ils sont les meilleurs pour une partie de la population. Un de nos utilisateurs résume : « J’arrive à peu près à me faire à tous les embouts, les 3M 1100 et les les 3M E.A.R Classic ne me posent donc pas de problème mais c’est vrai qu’ils sont un peu trop épais et trop denses par rapport aux autres. J’arrive à les porter toute une nuit, mais je ne me vois pas les utiliser de façon régulière ».
Un produit clivant donc, mais plus que recommandable pour une partie des utilisateurs. Ces bouchons assez abordables sont vendus sous de nombreux conditionnements, allant du lot de 5 paires à la boîte de 500 paires. Certains lots référencés 1110 lient les deux embouts d’une même paire via une cordelette.
Bien différents de tous les autres produits testés ici, les Sleep A30 sont bien plus que de simples bouchons. Écouteurs Bluetooth de la catégorie True Wireless (écouteurs indépendants) se rangeant dans une boîte de charge, ils font partie des quelques rares modèles mettant vraiment l’accent sur le sommeil.
Le constructeur a ainsi fait des concessions diverses, notamment sur la qualité sonore, pour se concentrer sur le reste. Bien plus fins et compacts que des écouteurs classiques, ils comptent parmi les rares ne dépassant pas du creux de l’oreille, ce qui permet à l’utilisateur de dormir sur le côté sans trop de gêne. Le constructeur propose deux types d’embouts, en mousse à mémoire de forme et en silicone, en prenant soin de conserver un format semi-intra : les embouts sont très courts, et par conséquent peu pénétrants. Un avantage pour qui ne supporte pas les sensations intrusives.
En prenant comme indice le simple test du bruit blanc, les Soundcore ne paraissent pas spécialement impressionnants. En refusant l’approche purement intra-auriculaire, les A30 sont loin d’isoler aussi bien que les bons bouchons en mousse dans les aigus et les haut-médiums (composante aiguë de la voix).
Mais, ces écouteurs se rattrapent grâce à leur technologie de réduction de bruit active, qui lui confère un réel avantage dans les basses fréquences et dans le début des médiums. S’ils ne sont pas aussi impressionnant dans ce domaine à l’échelle des autres True Wireless à réduction de bruit active comme les Airpods Pro 3, les Soundcore atténuent de façon plus convaincante les sons ronronnants que le reste de notre sélection. Ils s’accompagnent surtout d’une génération de divers bruits de masquage et sons d’endormissement, qui permettent de compenser l’atténuation passive, plus faible. En outre, le côté Bluetooth permet d’associer l’ensemble à une application (Android et IOS), qui agit comme un véritable centre de contrôle. Les A30 peuvent également fonctionner de façon autonome, en chargeant les pistes de masquage directement dans leur (petite) mémoire interne
Le fait est que, tout comme les 3M 1100, nous parlons là d’un modèle qui divise. Aucun consensus ici. Deux utilisateurs les adorent, deux les apprécient mais les trouvent trop chers, les deux derniers ne les trouvent pas pertinents et/ou pas assez confortables par rapport à des embouts en mousse. « Je ne vais pas dire qu’ils sont parfaits, mais c’est clairement l’avenir du format. Je trouve l’isolation équilibrée, et les différents sons de masquage sont pratiques pour éviter de se concentrer sur les autres bruits. » indique un des utilisateurs. « C’est sans doute une bonne idée, mais pas assez efficace pour moi. Il y a un vrai quelque chose dans les basses, mais pour le reste, je ne suis pas vraiment convaincu. On entend encore les ronflements, et les bruits de masquage ne permettent pas vraiment d’éliminer la source du problème dans mon cas. Surtout, je les sens plus que les mousses quand mon oreille touche l’oreiller. Oui, ils fonctionnent, mais ils sont quand même un peu chers« .
Les Soundcore A30 Sleep sont donc du genre que l’on aime ou l’on déteste. Ils ne sont pas pour tout le monde, mais demeurent selon nous les seuls à afficher une telle maturité.
Produit à forte notoriété, les Loop Dream sont plus haut de gamme, en tous cas plus dispendieux que la moyenne des autres bouchons en silicone. Le constructeur met l’accent sur un mélange d’isolation et de discrétion, qui fait plutôt mouche en pratique. Cet accessoire passif, qui se présente sous la forme d’une petite structure ronde entourée de silicone et surmonté d’une tige accueillant divers embouts, impressionne effectivement par sa compacité.
Livrés avec quatre paires (quatre tailles) d’embouts en silicone, et trois paires d’embouts en mousse recouverte de silicone (plus isolant), les Loop Dream ne sont en pratique pas aussi bons que des 3M 1100 ou des Mack’s Slim Fit sur le terrain de l’isolation phonique, notamment dans les basses et les médiums, mais ils parviennent à être globalement convaincants, car ils se classent dans la moyenne haute des bouchons d’oreilles en silicone, tout en étant bien plus confortable.
En effet, le fabricant a très bien optimisé le format de ses embouts, sans exclure aucune morphologie, tout en misant sur la souplesse de la structure porteuse. Cette association place, pour la plupart de nos testeurs, les Loop Dream au sommet de la hiérarchie en matière de confort, y compris pour les dormeurs latéraux. « Clairement le meilleur choix si je prends en compte la facilité d’insertion, l’intrusion dans l’oreille, et le confort sur la durée. Ils manquent un peu d’atténuation, par exemple sur les ronflements, mais ça reste mon choix numéro un si les bruits extérieurs sont assez faibles ».
Les Loop Dream prouvent donc qu’il y a encore une marge de progression dans le genre un peu en retrait des écouteurs/embouts avec mousse en silicone. Le surcoût par rapport à des embouts en mousse est important, mais l’investissement peut vite être rentabilisé.
• Moldex SparkPlug 7800 (mousse)
Très bien étudiés, les Moldex SparkPlug 7800 se classent dans la moyenne haute, puisque ces bouchons coniques colorés font partie des bons élèves en matière d’atténuation phonique, et ils adoptent un format adapté à la plupart des morphologies. Le seul petit bémol concerne les amateurs de souplesse, puisque la mousse utilisée ici est assez dense. Au final, il ne manque à ces bouchons qu’un petit quelque-chose en plus, un argument qui leur permettrait de véritablement sortir du lot.
• Zieboo Soft Foam (mousse)
Ne se démarquant pas de leur forme évasée, fort originale, les Zieboo Soft Foam sont simples à insérer, et relativement peu intrusifs une fois en place. Malheureusement, tout n’est pas rose. Si certaines morphologies semblent parfaitement adaptées à ces bouchons très souples, leur format demeure clivant, certains de nos testeurs n’arrivant pas à les garder en place toute une nuit. De même, l’isolation phonique, quoique des plus correctes, se montre moins brillante que la moyenne des bouchons d’oreilles en mousse.
• Huffbio Soft Foam (mousse)
Très proches des Zieboo dans le principe, les bouchons de Huffbio sont malgré tout un peu plus optimisés, bien que cela ne suffît pas à les placer sur notre podium. Leur forme très optimisée constitue un réel avantage pour la plupart des testeurs, notamment concernant l’insertion, et la mousse est l’une des plus souples de notre sélection. Malheureusement, la tenue dans l’oreille n’est pas optimale, et l’isolation phonique reste en-deçà des meilleurs élèves.
• 3M E.A.R Classic (mousse)
Classique parmi les classiques, les bouchons E.A.R de 3M n’ont pas spécialement convaincu notre panel, principalement à cause de leur diamètre franchement élevé, les éliminant de facto pour la moitié des testeurs. Pas aussi souples que les 3M 1100 ni aussi isolants, ils peuvent toutefois tirer leur épingle du lot pour les porteurs de très larges conduits auditifs, d’autant qu’ils adoptent un format assez court. Petit plus : la mousse utilisée est plus résistante que celle de la plupart des autres bouchons d’oreilles.
• Quies Disco (mousse)
À l’instar des Moldex SparkPlug 7800, les bouchons en mousse Disco de Quies frôlent l’excellence. Assez universels (confortables pour la plupart des utilisateurs), ces bouchons très souples parviennent bien à atténuer les aigus et les médiums, mais manquent malheureusement de consistance dans les basses fréquences. Les Mack’s Slim Fit sont plus convaincants.
• Surfou Sleeping Earplugs (silicone)
Intéressants à bien des égards, les bouchons conçus par Surfou ressemblent à une version un peu plus imposante des Mack’s Slim Fit. Ils ne s’adressent donc pas aussi bien aux petits conduits auditifs mais cochent la plupart des cases. L’atténuation phonique est notamment dans la moyenne haute, et le confort excellent, porté par la grande souplesse de la mousse. Nous n’avons donc rien à leur reprocher, leur seule limitation étant de ne pas faire aussi bien que les meilleurs.
• Eixniex Earplugs (silicone)
Modèle avec embouts en silicone, les Eixniex sont certes bien plus abordables que les Loop Dream, mais ne sont ni aussi confortables ni aussi isolants. Accompagnés par quatre tailles d’embouts biflanges et quatre tailles d’embouts simples, ce produit doté d’un corps rigide est simple à insérer, et affiche une assez bonne tenue dans l’oreille, ce qui le rend relativement universel. Néanmoins, son atténuation des aigus manque de force par rapport aux autres bouchons, et sa structure en plastique peut se ressentir chez les dormeurs latéraux.
• Alpine SleepDeep (silicone)
Embouts en silicone livrés en deux tailles, les SleepDeep d’Alpine se démarquent du reste de notre sélection (d’embouts en silicone), puisqu’ils n’intègrent aucune partie rigide. Relativement intrusifs mais simples à insérer, pas spécialement isolants dans les basses et les bas-médiums mais étonnants face aux hautes fréquences, ils n’ont pas fait l’unanimité parmi notre panel de testeurs. Pourtant, ils s’affirment comme des embouts plus qu’intéressants pour les allergiques aux bouchons en mousse, d’autant plus qu’ils sont lavables.
• QuietOn 3.1
Destiné aux dormeurs, les QuietOn 3.1 tentent de conserver le meilleur des produits actifs et des bouchons en mousse. Très compacts, ces écouteurs autonomes, c’est-à-dire sans connexion Bluetooth, offrent pour unique fonction une réduction de bruit active, réduction qui est associée à des embouts en mousse assez isolants. Un peu moins bons que les Soundcore dans l’atténuation des basses, ils parviennent à les dépasser dans les médiums et les aigus. Malheureusement, ces écouteurs très dispendieux ne sont actuellement pas disponibles en France, et la très prometteuse version QuietOn 4 se fait toujours attendre. Dommage, puisque nos deux testeurs ont plutôt apprécié ce produit, qui malgré l’absence de bruits de masquage parvient déjà étonnamment bien à réduire les voix, tout en étant confortable.