On n’en finit jamais avec les classiques. Mais pour des motifs chaque fois différents. Aujourd’hui, découvrir, ou simplement revisiter Le Monde comme volonté et représentation, d’Arthur Schopenhauer (1788-1860) répond à plusieurs raisons. La première est liée aux hasards de l’édition : « La Pléiade » en propose ces jours-ci une nouvelle édition française, qui tient compte des derniers travaux des experts. Elle reprend la traduction parue en 2009 (deux volumes, Folio) mais en intégrant de multiples améliorations de détails et des notes revues. Voilà donc l’occasion de retrouver ce monument historique.
C’est donc au nom de la nécessaire connaissance du passé que l’on peut s’y plonger. Car l’Europe a connu, autour de ce livre, un « moment Schopenhauer », à la charnière du XIXe et du XXe siècle. L’ouvrage a marqué la vie intellectuelle de cette époque, et plus encore la vie artistique. Il aura influencé des musiciens (Wagner), des peintres (Kandinsky), des dramaturges (Strindberg, Beckett), des cinéastes (Chaplin). Et, plus encore, une cohorte disparate d’écrivains où voisinent Maupassant et Flaubert, Zola et Conrad, Schnitzler et Céline, sans oublier Proust, Kafka, Cioran et Houellebecq.