Au Musée d’art et d’histoire du judaïsme, à Paris, les images libres et humanistes de Denise Bellon

Une vitalité joyeuse imprègne les images de Denise Bellon datant des années 1930. Elle y exalte la beauté de corps jeunes, athlétiques, en mouvement. Ceux de ses amis, ceux de ses enfants ou même le sien, saisi dans un délicat autoportrait où elle sourit, les seins dénudés. Loin des nus classiques à l’antique ou des corps de femmes sexualisés, les images libres et spontanées qu’elle publie dans des magazines comme Vu et Regards collent à l’idéal d’une jeunesse radieuse et saine, férue de sports de plein air.

Une vision de la vie qui sied bien à cette photographe née en 1902, femme indépendante et divorcée, adepte de la randonnée et des voyages lointains, sympathisante communiste (elle appartient à l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires, proche de Moscou). Denise Bellon fut une des figures de l’agence Alliance Photo, coopérative de photographes qui s’est appliquée, dans les années 1930, à montrer dans une presse illustrée en plein essor tous les aspects de la vie contemporaine, des industries aux loisirs.

Contrairement aux autres membres de l’agence (Pierre Boucher, René Zuber, Pierre Verger, Emeric Feher), Denise Bellon, morte en 1999, est restée méconnue. Une très dense rétrospective au Musée d’art et d’histoire du judaïsme, à Paris, accompagnée d’un livre aux éditions Delpire & Co, vient éclairer son parcours singulier.

C’est après son divorce que la jeune femme, née dans une famille juive bourgeoise, s’initie à la photographie dans le studio fondé par René Zuber (1902-1979). Elle y fait rapidement la preuve de son œil affûté : armée de son Rolleiflex, elle livre des photos au style moderniste. De la tour Eiffel au pont transbordeur de Marseille, les bâtiments industriels ou les constructions en métal lui donnent l’occasion de contre-plongées saisissantes.

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