Quatre ans de plus en rouge et noir pour Antoine Dupont. Le demi de mêlée vedette du XV de France a prolongé son contrat jusqu’en 2031 avec son club, le Stade toulousain.
« Vous le savez tous, c’était un rêve d’enfant pour moi de porter ce maillot un jour, et c’est mon rêve éveillé d’adulte de poursuivre l’aventure ici », a annoncé lui-même le joueur de 28 ans aux supporteurs haut-garonnais, au milieu du terrain, samedi 1er novembre, à la mi-temps du match de Top 14 entre son club et le Stade français.
Pas encore disponible pour retrouver la compétition huit mois après une rupture des ligaments croisés du genou droit, Antoine Dupont venait de parapher son nouveau contrat sur la pelouse du stade Ernest-Wallon au côté du président Didier Lacroix.
Alors qu’il était lié au Stade toulousain jusqu’en juin 2027, il a acté l’évidence en prolongeant de quatre saisons supplémentaires avec le club aux vingt-quatre boucliers de Brennus. Lorsque ce nouveau contrat longue durée arrivera à son terme, le joueur aura 34 ans et s’apprêtera, selon toute vraisemblance, à disputer une quatrième Coupe du monde aux Etats-Unis.
Antoine Dupont n’a cessé de grandir depuis qu’il est arrivé à Toulouse en 2017, en provenance du Castres olympique, entraînant dans son sillage la génération des Ramos, Ntamack et consorts, qui empile les titres et aspire à devenir la plus grande de l’histoire de ce club. Cinq boucliers au niveau national (2019, 2021, 2023, 2024, 2025), deux sacres en Champions Cup (2021, 2024) et des distinctions personnelles qui classent un homme, avec un titre honorifique de meilleur joueur du monde en 2021.
Titillé comme ses coéquipiers par un staff en quête perpétuelle de motivation et incarné par le technicien Ugo Mola (trois Brennus) et le manageur du haut niveau Jérôme Cazalbou, auréolé du record toulousain de sept Brennus, Dupont chasse les records.
« Evidemment, quand Antoine Dupont dit au premier titre “Plus que six” à Jérôme Cazalbou, tu te dis que le mec est fou. Mais au final, aujourd’hui, il est à cinq, et tu te dis… Peut-être pas si fou que ça ! », relatait auprès de l’Agence France-Presse (AFP) Ugo Mola en septembre.
En déployant toute la panoplie du numéro 9 déroutant, créatif et puissant, il s’est installé comme le visage principal du ballon ovale en France, s’offrant même une parenthèse dorée en allant chercher le sacre olympique aux Jeux de Paris 2024 en rugby à VII.
Restent quelques cicatrices. Celle, encore ancrée dans les esprits, consécutive à la défaite en quart de finale de la Coupe du monde en 2023 au Stade de France face aux futurs champions sud-africains. Et deux autres, bien palpables, sur le genou droit, pour deux ruptures des ligaments croisés, d’abord en 2018 puis en mars dernier, fauché par un déblayage virulent en Irlande pendant le Tournoi des six nations.
Opéré le 24 mars, « Toto » a multiplié les séjours dans les cliniques et les centres de rééducation en Suisse, près de Genève, à Los Angeles ou encore au Qatar, fin septembre. Le Haut-Pyrénéen en a également profité pour s’impliquer dans le club de rugby de Los Angeles et dans celui de basket de Toulouse, et est apparu dans des événements comme le Festival de Cannes au printemps ou l’exposition universelle de Tokyo cet été, développant une image qui dépasse de plus en plus le simple cadre du sport.
« Il nous permet aussi d’ouvrir des portes dans des endroits qu’on avait envie d’explorer, mais c’est plus facile quand c’est Antoine Dupont », expliquait son manageur en septembre.
En avril, quelques semaines après la blessure de sa pièce maîtresse, Ugo Mola avait affirmé : « Je ne sais pas ce que serait devenu Aimé Jacquet sans Zinedine Zidane, je ne sais pas trop ce que je vais devenir sans Antoine Dupont ».
Toulouse et son manageur pourront compter sur Dupont jusqu’au début de la prochaine décennie, mais se languissent déjà de son retour programmé fin novembre ou début décembre. « J’espère que la prochaine fois qu’on se verra j’aurai des crampons au pied », a-t-il lancé, samedi, aux supporteurs. Sous une ovation, évidemment.