« Je ne veux pas gérer le partage des petites cuillères et les horaires des vacances » : dans le cabinet d’une avocate en droit de la famille, à Nantes

« Bien écoutez, je divorce. Ça fait un mois et demi que j’ai pris ma décision. Je l’ai fait un peu salement. » La cliente, Mme D., au style sobre et branché, sosie de Marina Foïs au casque poivre et sel, vient de s’élancer dans le bureau comme sur une piste de bowling, aussi exaltée que déterminée, quoique encore un peu sonnée par son audace. A Elisa de Bernard, l’avocate qu’elle rencontre pour la première fois dans son bureau du centre-ville de Nantes, cette mère au foyer de deux préados, en couple depuis vingt-cinq ans, balance le strike de sa vie. « Je vais avoir 50 ans cette année, j’ai regardé dans le rétro et je me suis dit : c’est plus possible. »

La rupture s’est produite après plusieurs déclics : le passage du permis de conduire puis la découverte d’une activité artistique. « Je me suis enfermée dans les toilettes d’une chambre d’hôtel et je lui ai envoyé un SMS en lui disant que c’était fini. » Sans émettre de commentaire, la spécialiste en droit de la famille l’interroge : « Comment il l’a appréhendé ? »

« Hypermal, s’exclame Mme D. J’ai dû l’emmener chez le médecin. »

Les interventions de la spécialiste de droit civil structurent le récit de la cliente, qui se laisse rapidement guider. Son mari n’a-t-il rien vu venir ?

« L’ambiance à la maison était électrique depuis des années », assure Mme D., ses bracelets s’entremêlant sur ses poignets agités. Elle lâche : « Il ne m’a rien fait, mais je ne peux plus le saquer. Je me suis tellement sacrifiée pour lui. » Et la suite ? « Je ne sais pas où je vais atterrir, ça me fait flipper. Je pars une main devant, une main derrière, mais je n’ai jamais été aussi heureuse. »

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