Donald Trump n’a pas écarté la possibilité d’une guerre contre le Venezuela, lors d’une interview diffusée vendredi 19 décembre, au moment où les Etats-Unis accentuent leur pression sur Caracas avec un blocus pétrolier. « Non, je ne l’exclus pas », a déclaré le président américain à la chaîne américaine NBC News, lors d’un entretien téléphonique enregistré la veille.

Donald Trump accuse le président vénézuélien, Nicolas Maduro, l’une de ses bêtes noires, d’être à la tête d’un réseau de trafic de drogue, ce que l’intéressé dément. Nicolas Maduro « sait exactement ce que [le président américain] veu[t](…). Il le sait mieux que personne », a déclaré le républicain, refusant cependant de dire si son objectif était de le renverser.

Le président américain a annoncé en début de semaine un « blocus total » contre des pétroliers sous sanctions se rendant ou partant du Venezuela. Il a déclaré lors de l’interview que d’autres saisies de pétroliers auront lieu, après celle la semaine du 8 au 14 décembre d’un navire qui transportait des barils de brut vénézuélien.

Washington a déployé un important dispositif militaire dans les Caraïbes depuis cet été, et mené une série de frappes visant des embarcations de trafiquants de drogue présumés dans les Caraïbes et le Pacifique.

Au moins 104 personnes ont été tuées dans ces frappes depuis le début de ces opérations, sans que le gouvernement américain ait jamais fourni la moindre preuve que les navires visés étaient effectivement impliqués dans un quelconque trafic.

Parallèlement, le président américain agite depuis des semaines la menace d’une intervention terrestre. « Le statu quo actuel avec le régime vénézuélien est intolérable pour les Etats-Unis », a souligné lors d’une conférence de presse vendredi le secrétaire d’Etat, Marco Rubio, qui s’est dit « pas inquiet » par le soutien apporté par la Russie au Venezuela.

Pressé de questions, Marco Rubio, qui est lui-même d’origine cubaine et qui a répondu à plusieurs reprises en espagnol, a accusé le « régime illégitime » de Nicolas Maduro de « coopérer avec les narcoterroristes » mais sans aller jusqu’à dire si les Etats-Unis visaient un changement de régime, comme l’en accuse Caracas. Le Venezuela assure que Washington veut renverser M. Maduro pour s’emparer du pétrole, principale ressource du pays.

Interrogé sur le soutien de la Russie à Nicolas Maduro, Marco Rubio a répondu que les Etats-Unis ne s’inquiétaient pas d’« une escalade avec la Russie », tout en disant ne pas être étonné que Moscou fournisse « un soutien rhétorique » à ce pays. Il a également affirmé que « rien n’empêcherait » Washington de mettre en place son blocus pétrolier contre le Venezuela.

Des élus de l’opposition démocrate, mais aussi de la majorité présidentielle au Congrès, ont mis en cause la légalité des frappes américaines et exigé que toute opération sur le sol vénézuélien reçoive l’aval du Congrès américain.

Mais Marco Rubio, qui est également conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, a répondu qu’« à ce stade, rien ne s’est produit qui nous oblige à informer le Congrès, à obtenir son approbation ou à franchir le seuil d’une guerre ».

Par ailleurs, les Etats-Unis ont annoncé vendredi de nouvelles sanctions visant sept membres de la famille de personnes déjà sanctionnées le 11 décembre, dont trois des neveux de M. Maduro.

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