« Maintenant l’eau, c’est peau de chagrin » : l’Aude aux avant-postes du dérèglement climatique en France

Le Sou ressemble à un chemin abandonné. On pourrait continuer à rouler sans apercevoir, de part et d’autre de la route, le tracé sinueux de cette rivière asséchée. Des racines pendent au-dessus de son lit vide. Matthieu Vaslin, jumelles en bandoulière sur son sweat-shirt gris, s’arrête devant un saule cendré. En cette fin septembre, le petit arbre au feuillage clairsemé « devrait avoir les pieds dans la flotte, soupire l’éleveur. Le Sou ne se tarissait jamais ici, avant ».

Arrivé il y a quinze ans dans cette vallée boisée de l’est de l’Aude, cet ancien salarié de la Ligue de protection des oiseaux a vu l’eau se raréfier dans le massif que son troupeau parcourt chaque jour. La végétation est devenue si sèche que les chèvres cessent de donner du lait un mois plus tôt qu’auparavant. Certains arbres périssent, d’autres rougissent avant l’automne. Le Sou est devenu depuis trois ans un tapis de feuilles mortes. Il a coulé un peu en mars, grâce à des ondées printanières, mais pour quelques semaines seulement.

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