Hugo Auradou et Oscar Jegou ont passé leur deuxième nuit au centre de détention transitoire du pôle juridique de Mendoza, en Argentine, du vendredi 12 au samedi 13 juillet. Niché au pied de la cordillère des Andes, ce complexe ultramoderne regroupe d’anciens centres de détention et de plus récents, et les bâtiments flambant neuf du tribunal pénal et du ministère public.
Les deux joueurs de rugby du XV de France, âgés de 20 et 21 ans, ont été mis en examen vendredi pour « viol aggravé par la participation de deux personnes ». Si l’issue de l’information judiciaire qui débute les amenait au procès, et qu’ils étaient déclarés coupables, ils pourraient être condamnés à des peines allant de huit à vingt ans d’emprisonnement.
La demande de placement en résidence surveillée, déposée par la défense, qui estime qu’« il n’y a pas de danger de fuite », est à l’étude. En attendant, la détention provisoire se fera à Mendoza et non en France. « Cela doit être ici. Les crimes ont été commis ici », a affirmé le porte-parole du parquet, Martin Ahumada, à l’Agence France-Presse.
Arrivés la veille peu après 23 h 20 après un trajet de quinze heures en provenance de Buenos Aires, où ils avaient été interpellés lundi en fin de journée, les deux hommes sont descendus des véhicules qui les avaient acheminés séparément. A la descente, les policiers qui les escortaient leur ont passé les menottes aux poignets, avant de les accompagner vers le pavillon où ils allaient passer la nuit.
Le lendemain matin, ils ont traversé dans un tunnel les quelques mètres qui les séparaient du ministère public, pour cette première comparution devant la procureure Cecilia Bignert, durant laquelle ils ont choisi de ne pas faire de déclaration. « Ils feront [plus tard] leur déclaration, qui est cohérente et bien sûr très différente de ce que la victime a dit », a déclaré l’un de leurs avocats, Me German Hnatow, face à la presse, après leur comparution. « Ils sont calmes parce qu’ils se savent innocents dans cette affaire, mais ils sont bien sûr inquiets de la situation », a-t-il ajouté. Hugo Auradou et Oscar Jegou, par le biais de leurs avocats, clament en effet toujours leur innocence dans cette affaire où deux versions s’opposent.
Après la victoire de la France contre l’Argentine lors du premier test-match de la tournée sud-américaine, samedi 6 juillet, et, après une première partie de soirée déjà excessivement arrosée, des membres de l’équipe avaient poursuivi la soirée au Wabi Fun Club, une boîte de nuit branchée des abords de la ville.