Après la chute d’El-Fasher, tombée le 26 octobre aux mains des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) dirigées par le général Mohammed Hamdan Daglo, alias Hemetti, les tueries se poursuivent dans la capitale du nord du Darfour. Le bilan de ce huis clos sanglant est estimé à plusieurs milliers de morts civils.
Réuni en urgence sur le Soudan, le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) a exprimé, jeudi 30 octobre, sa « profonde inquiétude » sur « l’escalade » dans le pays, indiquant détenir des « informations crédibles d’exécutions de masse ». Vendredi, l’Union européenne (UE) a condamné la « brutalité » des FSR et promis d’utiliser « tous [ses] outils diplomatiques, y compris les mesures restrictives », pour « trouver une issue pacifique à la situation ».
De nombreuses voix soudanaises contactées par Le Monde – des défenseurs des droits humains, des avocats, des journalistes, des experts – sont néanmoins critiques sur le manque de mobilisation de la communauté internationale. « Les pays occidentaux multiplient les condamnations, mais ne font rien », tranche Kholood Khair, analyste soudanaise et fondatrice du think-tank Confluence Advisory.