« Il faut former davantage d’ingénieurs en France ! » L’injonction revient régulièrement dans les médias. Politiques, entrepreneurs, think tanks, répètent la nécessité de former celles et ceux qui devront mener à bien les transitions énergétique, écologique et numérique, ainsi que la réindustrialisation du pays. En 2024, 50 000 personnes sont sorties des écoles d’ingénieurs françaises. Un record. Toutefois, cette même année, 15 % d’entre elles étaient toujours à la recherche d’un premier emploi plusieurs mois après leur diplôme – contre 8,8 % un an plus tôt. La preuve qu’un titre d’ingénieur protège moins du chômage que par le passé.
C’est l’état des lieux concordant de trois enquêtes récentes : celle de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) publiée en novembre, qui constate un coup d’arrêt dans les embauches de cadres débutants (? 16 % en 2025, après une première chute de 19 % en 2024) ; celle de la Conférence des grandes écoles (CGE) publiée en juin, qui met en évidence une baisse des recrutements dans le secteur de l’informatique ; et, enfin, le dernier baromètre de l’Observatoire des ingénieurs et scientifiques de France (IESF), qui remarque une hausse de 0,6 point du chômage des ingénieurs par rapport à 2023.