Un chemin creux perdu sur une colline, des bois et des prés, quelques haies, des oiseaux. Au loin, se devine un château. C’est la scène de crime. Un jeune paysan se vide de son sang dans une Toyota Yaris couverte de boue. C’est la victime. « On a fait usage des armes, il est dans sa voiture », annonce à la radio le maréchal des logis chef M. B., planté à quelques mètres sur un talus herbeux. Sa collègue a fait feu une fois sans toucher la voiture. Lui a tiré cinq balles, dont trois mortelles. Le 20 mai 2017, à 17 h 23, Jérôme Laronze, éleveur charolais de 36 ans recherché pour un placement en soins psychiatriques, était déclaré mort alors qu’il avait tenté d’échapper à son interpellation. Le matin même, il avait écrit dans un e-mail à une amie : « Je ne sais pas si je serai encore en vie ce soir. » Il vivait à Trivy, village de Saône-et-Loire.

Huit ans plus tard, cette affaire particulière n’en finit pas d’empoisonner la région. Les gendarmes comparaîtront-ils devant une cour d’assises ? Ou bien bénéficieront-ils d’un non-lieu ? L’instruction a été clôturée en mai 2025 et, selon la procédure, le procureur de Chalon-sur-Saône avait trois mois pour rendre ses réquisitions. Mais toujours rien. D’année en année, les délais sont sans cesse repoussés, le dossier paraît se dissoudre entre les silences institutionnels et les tours de passe-passe procéduraux.

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