Tout a (re)commencé par un post sur le réseau social X d’une certaine Mélissa, qui se présente comme la porte-parole du collectif féministe d’extrême droite Némésis. Recommencé, car cette rumeur faisant état de mutilations au couteau, d’« énucléations », de « castration » ou encore d’« éviscérations » de victimes de l’attentat du Bataclan, le 13 novembre 2015, avait déjà été propagée, en 2016, par plusieurs sites conspirationnistes et identitaires.

Vendredi 14 novembre 2025, au lendemain des commémorations des dix ans des attentats de Paris et Saint-Denis, le compte Melissa_Nemesis a affirmé, dans un post sur X, qui a depuis été supprimé : « Beaucoup ne le savent pas, mais les terroristes du Bataclan n’ont pas seulement tiré sur les victimes, ils les ont aussi mutilées. Une boucherie au sens propre. A l’époque, j’avais su les détails par ma mère qui avait lu le rapport une fois rendu public, mais rien n’a été médiatisé. »

« A l’époque », cette rumeur s’était en effet propagée à partir de sites conspirationnistes comme Panamza ou le blog ultranationaliste BreizAtao, malgré les démentis formels des responsables policiers et des magistrats qui avaient mené l’enquête. Plus important encore : aucun des quelque 1 400 rescapés du Bataclan n’a jamais évoqué de tels actes, pas davantage que ceux qui ont déposé au procès des attentats du 13-Novembre.