On les reconnaît à leur collection de badges colorés accrochés sur leur sac à dos ou leur casquette. On les croise nez en l’air, en ville, scrutant une façade. Ou sur un chemin de campagne, lisant à qui les accompagne le texte affiché sur leur smartphone. « Tèrra ? », s’interrogent-ils mutuellement, l’air extatique, lorsqu’un groupe en croise un autre. On les croirait disciples d’une secte.

Les « tèrra-aventuriers » ne cherchent pas le salut éternel mais le trésor, arpentant les moindres recoins des 12 départements de la région Nouvelle-Aquitaine. Pour saisir l’étrange phénomène, revenons quinze ans en arrière, dans l’ancien Limousin. Et très précisément à ce casse-tête : comment attirer les touristes quand on ne dispose ni du Mont-Saint-Michel ni de la tour Eiffel ? En 2010, la région Limousin et ses trois départements de Creuse, Corrèze et Haute-Vienne n’ont guère d’atouts maîtres pour inciter à s’attarder, si ce n’est une étonnante coordinatrice des offices du tourisme tout à la fois spécialiste du public enfantin et de musique métal, naturaliste et technophile.

Trentenaire à l’époque, Sophie Marnier s’adonne au géocaching, loisir apparu aux Etats-Unis avec le nouveau millénaire. « Des ingénieurs américains ont eu l’idée de combiner l’Internet et les coordonnées GPS fournies par satellite, qui devenaient accessibles aux civils. Ils ont caché une boîte de haricots, diffusé les coordonnées géographiques de la cache sur le Web, les gens se sont mis à la chercher avec des récepteurs GPS », résume-t-elle aujourd’hui.

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