« C’étaient les vacances d’été 2024, début juillet. J’étais chez ma grand-mère paternelle, en Bretagne, avec mon petit frère. On regardait un match de foot. Le téléphone a sonné, c’était ma mère. Elle a dit que mon père était à l’hôpital et qu’il fallait qu’on rentre. Alors, avec ma grand-mère, on a pris la voiture. Elle a fait 500 kilomètres sans rien montrer de sa peine, jusqu’à la banlieue de Rouen, où on habite. On s’est assis, et ma mère nous a dit que notre père était mort une nuit plus tôt, celle du 4 au 5 juillet. Je me souviens qu’ensuite, on est montés dans nos chambres, j’ai appelé les amis qui comptent le plus pour moi, pour leur dire. Ils étaient désolés, ils m’ont demandé comment ça allait, m’ont réconforté… Et puis tout s’est passé très vite, on a fait plein de choses pour s’occuper et ne pas y penser. On a été au bowling et au laser game le soir de l’annonce.
Mon père était animateur en maison de retraite, mais il était en arrêt maladie parce qu’il avait un cancer. Il n’a pas eu beaucoup de chance dans sa vie, il en avait déjà eu un à 5 ans, qui l’avait rendu très malvoyant. Il y a trois ans, il en a eu un nouveau. Je ne sais pas exactement ce que c’était, mais c’était métastasé de partout. Quand je l’ai appris, je ne saurais pas trop décrire ce que ça m’a fait, je n’ai pas eu d’émotion très forte. C’était la première fois que je le voyais pleurer. Je me rendais compte de ce qu’il se passait, je savais qu’à un moment il mourrait. Mais en même temps, il était très actif. Dans la famille, on fait tous de la musique, on écrit, on peint, avec mon frère on fait du cinéma aussi. Malgré la maladie, mon père continuait tout ça, de peindre, de nous faire à manger. Il a même écrit un livre. Il était très énergique !