Avec tout juste un quart de siècle au compteur, la maison Cognac Grosperrin est bien jeune comparée aux grandes institutions que sont Martell, Rémy Martin, Courvoisier ou Hennessy. Pourtant, elle reflète à sa manière l’histoire du cognac, et a su imposer un style unique en privilégiant l’élevage et l’embouteillage de fûts rares ou d’exception, là où l’appellation a fait sa renommée en cultivant l’art de l’assemblage. Installée à Saintes depuis 2012, dans une imposante bâtisse du XIXe siècle, la maison de négoce n’est qu’à quelques mètres du fleuve Charente, dont l’humidité offre un environnement propice au vieillissement des précieuses eaux-de-vie.

A sa tête, Guilhem Grosperrin, 46 ans, a succédé en 2004 à son père, Jean, qui avait créé la société cinq ans plus tôt. « Nous n’avons aucune origine charentaise », précise l’homme aux cheveux argentés. Né à Autun (Saône-et-Loire), d’une mère normande et d’un père orphelin, il a grandi dans le Morvan avec des parents bohèmes, l’un tissant, l’autre tondant des moutons.

« C’est par hasard que mon père a commencé à distiller, raconte le quadragénaire. Il a lu une petite annonce de vente d’alambics qu’il est allé acheter en faisant du stop jusqu’en Haute-Marne. » Cumulant les métiers de distillateur ambulant et de berger, Jean Grosperrin décide, à la fin des années 1980, de quitter le Morvan, avec femme et enfants, direction Montpellier, pour obtenir un BTS viticulture-œnologie.

Ce n’est qu’en 1991 que la famille débarque à Cognac, où le paternel évolue d’abord en tant que courtier de campagne, puis négociant. « En 1999, il emprunte 150 000 francs [35 000 euros environ] pour mettre lui-même en bouteille des lots de cognac qu’il a dénichés, poursuit Guilhem Grosperrin. Comme il ne s’y connaît pas en assemblage, il décide de les embouteiller tels quels, sans aucun ajout. » Ainsi naît le style Grosperrin, sans assemblage ni artifices (coloration, réduction…), mais avec pour seule volonté de rendre hommage à l’authenticité du travail de petits producteurs, généralement dilué au profit des grandes maisons.

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