En près de trente ans à la tête du prestigieux MoMA (Museum of Modern art), à New York, Glenn Lowry a transformé une institution un peu poussiéreuse en un modèle d’avant-garde. Du 17 novembre au 1er décembre, il doit diriger la chaire du Louvre, cinq conférences données autour de l’idée du musée. Dans un entretien au Monde, l’historien revient sur le vol qui a frappé le musée parisien et les pressions auxquelles font face les institutions américaines depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
J’ai bien sûr été choqué par ce vol. Mais, en réalité, cela aurait pu arriver dans n’importe lequel de nos grands musées. Cela s’est déjà produit dans de nombreux cas et nous ne devons pas prétendre le contraire. Si nous pensons que les musées doivent être des espaces publics qui célèbrent les valeurs démocratiques, une idée fondamentale pour le Louvre comme pour des musées tels que le MoMA, alors nous devons accepter qu’il y aura toujours des risques pour leurs collections. Quels que soient les problèmes qui ont pu se poser, ils sont autant le résultat de difficultés persistantes depuis des décennies que de la situation actuelle. Il est facile de critiquer dans l’instant, mais la sûreté est toujours une responsabilité collective qui s’exerce dans la durée.