Dior et Alaïa : à première vue, le rapprochement de ces grands noms de la couture parisienne a de quoi surprendre. Ces deux maisons appartiennent aujourd’hui à des groupes concurrents (respectivement LVMH et Richemont), et leurs fondateurs ne se sont a priori pas connus. Un lien existe pourtant : Azzedine Alaïa était un grand collectionneur de mode, et il avait acquis près de 600 pièces Dior, datant pour la plupart des dix premières années de la maison de couture (1947-1957).
Cet automne, deux expositions parisiennes viennent mettre en lumière ce patrimoine longtemps gardé secret et découvert après la mort d’Azzedine Alaïa en novembre 2017. En attendant de voir comment les silhouettes de Dior dialoguent avec celles d’Alaïa à la Fondation Azzedine Alaïa (à partir du 15 décembre), on peut déjà découvrir une centaine de pièces Dior ayant appartenu à Alaïa à La Galerie Dior (« La Collection Dior d’Azzedine Alaïa », jusqu’au 3 mai 2026).
« On croisait souvent Azzedine Alaïa dans les ventes aux enchères, donc on savait qu’il possédait beaucoup de pièces Dior, mais on a quand même été surpris par l’ampleur de la collection, qui contient des chefs-d’œuvre qu’on n’a pas ! », admet Olivier Flaviano, directeur de La Galerie Dior. En 2023, il a été contacté par Olivier Saillard, directeur de la Fondation Azzedine Alaïa, pour que ses équipes viennent aider à identifier les centaines de pièces Dior de la collection Alaïa, parfaitement conservées pour la plupart, mais souvent sans indications. Après deux années de collaboration fructueuse, l’idée d’exposer ces pièces qui n’ont jusqu’ici jamais été montrées au public a fait son chemin.