Le site de la 30e conférence mondiale sur le climat (COP30), à Belem, au Brésil a rouvert dans la soirée, jeudi 20 novembre, après une inspection des pompiers, près de sept heures après qu’un incendie a forcé l’évacuation des milliers de participants. Les négociations, interrompues par le feu, ne reprendront pleinement que vendredi matin. Un coup dur alors que le calendrier initialement prévu par la présidence du sommet accusait déjà du retard. La COP30 est censée s’achever vendredi soir.

L’incendie, rapidement maîtrisé, a éclaté vers 14 heures, heure locale (18 heures à Paris) en plein cœur du site temporaire au Parque da Cidade, constitué d’immenses tentes climatisées. « Au feu ! Sortez ! » criaient des participants affolés en courant vers les sorties. La fumée s’est répandue rapidement et les hautes flammes ont consumé une partie du toit dans le secteur des pavillons nationaux, qui est désormais fermé, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). Le pavillon de la communauté d’Afrique de l’Est est l’un de ceux ayant été détruits par le feu.

Dix-neuf personnes ont été traitées par les secours à cause des fumées, et deux pour des crises d’anxiété, selon le ministère de la santé. Neuf d’entre elles restaient prises en charge dans la soirée. Il y a eu « des personnes en état de détresse émotionnelle et de choc », a témoigné Kimberly Humphrey, spécialiste en médecine d’urgence, participant à la COP avec Doctors for the Environment Australia.

C’est le troisième incident sérieux depuis le début de la conférence de l’ONU lancée la semaine dernière dans cette ville d’Amazonie brésilienne. Une incursion de manifestants indigènes, puis le blocage de l’entrée avaient déjà perturbé la conférence, organisée par le Brésil avec l’ONU.

Des agents avec des extincteurs puis des pompiers ont éteint l’incendie en six minutes, selon la présidence brésilienne de la conférence et l’ONU Climat. Aucune alarme n’a retenti, si bien que l’évacuation du très grand site a été menée par des agents de sécurité dans un certain désordre. Les délégations ont été forcées de rentrer dans leurs hôtels.

La cause de l’incident reste inconnue. Celso Sabino, ministre brésilien du tourisme, présent sur place a évoqué « peut-être un court-circuit, un téléphone en charge ». Le patron de l’ONU Climat, Simon Stiell, s’était plaint dans une lettre aux Brésiliens, au début de la conférence, de problèmes de sécurité, de climatisation et de fuites d’eau sur le site. « Cela aurait pu arriver n’importe où dans le monde », s’est défendu Celso Sabino.

Mais de multiples participants ont signalé des systèmes de câblages électriques ayant déjà causé des problèmes ces derniers jours. L’AFP a aussi constaté dans son propre espace de travail des fuites d’eau venant du plafond pendant les fortes pluies tropicales quotidiennes.

La présidence brésilienne de la conférence était déjà en retard sur son calendrier et devait publier jeudi un projet d’accord pour les 194 pays et l’Union européenne membres de l’accord de Paris, pour une adoption par consensus, toujours une épreuve.

A l’extérieur, la frustration des participants qui espéraient envoyer un signal fort sur la coopération climatique est palpable. « Cela va retarder le processus » alors que c’est le « moment crucial » où « l’on doit prendre des décisions », a dit à l’AFP Windyo Laksono, un délégué indonésien.

Des délégués contactés par l’AFP disent n’avoir pas de nouvelles de la présidence de la COP30. L’Union européenne a tenu sa réunion de coordination en visioconférence. « La situation est volatile. On attendait des nouvelles de la présidence en début d’après midi, là c’est compliqué pour eux, il faut qu’ils relancent un processus clair et propre », confie un négociateur d’un pays développé.

L’un des sujets les plus difficiles est l’idée de créer une « feuille de route » pour la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, largement responsables du réchauffement, alors que le sujet semblait impossible à raviver. Le président brésilien Lula lui-même en parle depuis le début du sommet et l’a remise au centre, mercredi, lors de sa visite. Mais selon un négociateur qui a souhaité rester anonyme, la Chine, l’Inde, l’Arabie saoudite, le Nigeria et la Russie s’y sont fermement opposés lors de consultations, avant l’incendie.

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