Quatre romans, deux recueils de nouvelles, deux de poésie, deux recueils épistolaires, un récit… Voici les brèves critiques de onze ouvrages notables en cette quarante-septième semaine de l’année.

Ce qu’il reste (Payot, 2006) est un essai du philosophe Pierre Sansot (1928-2005). Des fonds de casseroles aux traces sentimentales, il brocantait les éclats minuscules de nos destinées. « Que reste-t-il d’une vie ? », s’interrogeait-il. Cette question emporte tout le livre de Pauline Allié. Là où se forment les montagnes est la chronique, intime et bousculée, de journées de deuil et d’absence. Ces moments où tout se mélange dans un présent bizarre : les désarrois de l’après se perdant dans le capharnaüm de l’avant. Parce que sa fille enceinte n’a pu assister aux funérailles de son père, la narratrice raconte. Elle va et vient comme elle peut dans l’histoire. Elle fait l’effort de ne rien oublier. Jean est mort entre Noël et Jour de l’an. Malade depuis des années, au point qu’on pouvait presque dire qu’on ne savait plus quand cela avait commencé. Elle toujours à son côté, patiente et agacée, aimante et fatiguée. Pauline Allié brode les détails au petit point. Des trois fois rien, des coq-à-l’âne. Le homard qu’il avait fait décongeler pour le réveillon et ses vêtements qu’il faut maintenant trier. Les photos en vrac. Le sapin à bazarder.

Parler de l’absent à l’absente. Parler de soi et du reste du monde. Le texte est porté par une écriture qu’on entend, en respirations, en pauses. Qui s’arrête, reprend. Trouvant les mots, les associations, justes, fidèles, sincères. Ici, tout se pressent. Et tout doucement se comprend, se partage. X. H.

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